Stellantis demande à ce que les tarifs des pièces automobiles diminuent, mais l’industrie, confrontée à la concurrence des fabricants chinois, se trouve en grande difficulté. En conséquence, plus de 2 000 postes sont en péril.
La dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis, située à Aulnay-sous-Bois et appartenant à un équipementier, a définitivement fermé ses portes le 13 mai. Suite à cette fermeture, l’usine a été mise en liquidation, entraînant le licenciement de 280 salariés et de 150 travailleurs intérimaires. Ces employés étaient responsables de la fabrication des carrosseries pour les utilitaires du groupe Stellantis, qui avait demandé à ce sous-traitant de réduire ses tarifs. « Ils cherchaient à augmenter leurs profits, mais au détriment des ouvriers », dénonce Houari Selhaoui, représentant syndical de la CGT.
Une spirale de réduction des coûts néfaste
Interrogée, la direction de Stellantis confirme qu’elle a effectivement demandé une réduction des coûts, une pratique courante également dans ses propres usines. Les salariés continuent d’occuper l’usine pour réclamer de meilleures indemnités de départ. Un médiateur gouvernemental a proposé une compensation de 15 000 euros brut par salarié, indépendamment de leur ancienneté, une proposition que les employés jugent insuffisante. La pression est forte sur tous les équipementiers automobiles.
À ce jour, plus de 2 000 emplois sont menacés en France, notamment chez Dumarey, Bosch, et Work Wheels. La baisse des ventes en Europe contraint les constructeurs à réduire leurs prix, tandis que les réglementations en vigueur les forcent à investir davantage dans l’innovation. Ce contexte de réduction des coûts est aggravé par l’arrivée massive sur le marché des constructeurs chinois de véhicules électriques, ce qui pourrait encore davantage déstabiliser les équipementiers français et européens.