Depuis le début du mois de juillet, Citroën offre à ses clients la possibilité de faire réparer leur véhicule chez eux, en plus de pouvoir échanger les véhicules affectés. Cependant, il reste encore 80 000 propriétaires de véhicules présentant des défauts qui n’ont pas pris contact avec la marque.
Stellantis intensifie sa campagne de rappel des véhicules équipés d’airbags Takata. Ces équipements défaillants, fortement affectés par la chaleur et l’humidité, ont causé de nombreux accidents, certains étant mortels, tant en Outre-mer que dans l’Hexagone. Actuellement, le problème touche environ 240 000 modèles Citroën C3 et DS3 localisés dans le sud de la France, des voitures fabriquées entre 2009 et 2019. Les propriétaires sont priés depuis plusieurs mois d’éviter de conduire ces véhicules jusqu’à ce que les airbags soient réparés.
À ce jour, environ 160 000 véhicules doivent encore être pris en charge. Outre le remplacement des airbags effectué chez les concessionnaires du groupe et de ses partenaires, Citroën offre depuis le début du mois une option de réparation à domicile pour les clients qui le souhaitent. Lundi, Thierry Koskas, directeur de Citroën, a assisté personnellement à une de ces interventions à Vitrolles, près d’Aix-en-Provence.
« Ça fait des années que ça dure »
Tout d’abord, l’airbag côté conducteur, puis celui côté passager. Après environ une demi-heure d’intervention, Jade peut à nouveau utiliser sa DS3 en toute sécurité. « Je vais pouvoir conduire sereinement, en sécurité, aller où je le souhaite. » Bien que cette jeune femme de 20 ans, vivant chez ses parents dans un quartier pavillonnaire de Vitrolles, ait continué à conduire ces deux derniers mois malgré la consigne de Stellantis, sa voiture reste essentielle pour se rendre à son lieu d’alternance, situé à environ 60 kilomètres de son domicile. « On fait très attention à tout ; on roule à une vitesse bien inférieure à la normale car on se dit qu’en cas de problème, on n’est pas protégés, » explique Jade.
« Quand on utilise une voiture quotidiennement et qu’on nous informe soudainement qu’elle présente un problème, cela devient difficile à gérer. »
Jade, conductrice d’une DS3à 42mag.fr
Sa mère, Hélène, est également soulagée. Malgré le danger encouru par sa fille et les courriers d’urgence, elle ne garde pas de gêne particulière envers Citroën. « Je comprends que ce soit également compliqué pour eux de gérer soudainement la situation, mais je sais que ce problème ne date pas d’hier : cela fait des années que cela dure », dit-elle. « Je pense qu’ils ont été quelque peu dépassés par les événements. »
Le patron de Stellantis nie toute « crise Citroën »
Selon Stellantis, plus de 35 000 véhicules de courtoisie sont pourtant mis à disposition des clients affectés. Thierry Koskas, directeur de Citroën, reste mesuré. À l’écart, il affirme : « Il ne s’agit absolument pas d’une crise Citroën, mais bien d’une crise Takata. » Il promet également que Citroën fait tout son possible pour répondre efficacement à la situation. « Je comprends et j’admets complètement les désagréments causés par cette opération », poursuit-il. « Toutefois, cette situation est exceptionnelle de par son envergure. Nous améliorons progressivement notre dispositif. Nous avons lancé cette campagne le plus rapidement possible, en suivant strictement le principe de précaution. »
Actuellement, Citroën remplace plus d’une centaine de paires d’airbags par semaine et espère atteindre un rythme de 1 000 véhicules réparés par semaine d’ici la fin de l’été. Un autre défi demeure: localiser les 80 000 propriétaires de véhicules défectueux qui ne se sont pas encore manifestés. Lundi 29 juillet, une plainte contre X concernant les airbags Takata a été déposée auprès de la procureure de la République de Versailles, à l’initiative de six premiers plaignants regroupés au sein d’un collectif de consommateurs.