Les deux joueurs de rugby au niveau international, Oscar Jegou et Hugo Auradou, seront entendus jeudi par un magistrat en Argentine.
« Les joueurs sont invités à exposer leur version des faits », déclare l’avocat Me Antoine Vey, le jeudi 8 août, alors qu’Oscar Jegou et Hugo Auradou, deux rugbymen internationaux français, vont être interrogés par un juge en Argentine. Ces derniers sont accusés de viol aggravé en réunion, qui aurait eu lieu dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel à Mendoza, où la sélection française de rugby s’apprêtait à jouer un match amical. La plaignante a été entendue quant à son témoignage mardi dernier.
Depuis le lancement de cette enquête, les deux athlètes de 21 ans admettent avoir eu une relation sexuelle, qu’ils qualifient de consensuelle, et contestent toute accusation de viol. Leur avocat français souligne qu’ils « partagent nécessairement le même récit puisque leur témoignage est basé sur la vérité ». « Ce qu’ils disent est simple et clair, concordant avec les éléments du dossier », précise-t-il.
Une réputation ternie
D’après lui, l’emploi du mot « présumé » pour désigner une « présumée victime » ou des « présumés coupables » constitue « une forme de langage prudent qui déforme la réalité de la justice actuelle ; en réalité, ils sont présumés innocents, ils sont innocents, et il est très difficile d’accepter que leur réputation soit ainsi entachée ».
Me Antoine Vey soutient qu’Oscar Jegou et Hugo Auradou n’ont absolument « pas le profil de violeurs », étant donné qu’ils sont « des athlètes de haut niveau », « des individus qui n’ont jamais eu de démêlés avec la justice », « qui possèdent une personnalité remarquable ». « Aujourd’hui, la notoriété n’apporte aucune protection, bien au contraire », ajoute-t-il.
Des « preuves tangibles et concrètes » selon la plaignante
Un rapport médico-légal, établi le 7 juillet, le jour même de la plainte, fait état de quinze lésions identifiées sur le corps de la plaignante. L’avocat des rugbymen qualifie cette situation de « manigance énorme ». Il dénonce la « surmédiatisation d’une affaire qui repose sur des bases très fragiles, peut-être influencée par des ressentis d’ordre personnel ».
La plaignante a déclaré, dans un entretien avec le journal Diario Uno de Mendoza, qu’elle avait clairement « refusé » d’avoir des relations sexuelles. « Les éléments de preuve sont solides et concrets. J’ai été trompée dès le début. En boîte de nuit, j’ai clairement dit ‘non’ à une relation sexuelle », a-t-elle affirmé. Son avocate, Me Natacha Romano, a précisé qu’elle avait « des marques sur le dos, des morsures, des égratignures, ainsi que des coups sur les seins, les jambes et les côtes ».