L’illustre acteur français, Alain Delon, s’est éteint dimanche dernier à l’âge de 88 ans. Grand amateur de Formule 1 et de boxe, il nourrissait une véritable passion pour ces deux disciplines. D’ailleurs, ce fervent supporter de la boxe avait pris l’initiative, à ses propres frais, d’organiser un championnat du monde pour permettre à l’un des champions de la boxe française des années 70 de se produire dans le ring.
Un des grands noms du cinéma s’est éteint. Alain Delon a quitté ce monde le dimanche 18 août, à l’âge de 88 ans. Cet acteur français, parmi les plus emblématiques de tous les temps, disparaît trois ans après Jean-Paul Belmondo, décédé le 6 septembre 2021. Les deux compères avaient partagé l’affiche du film Borsalino et partageaient une passion commune pour le sport, notamment la boxe.
Promoteur d’un match de boxe
La relation entre Alain Delon et la boxe était profondément ancrée. Dans les années 1960 déjà, l’acteur français, accompagné parfois de l’actrice Romy Schneider, était un habitué des événements de boxe à Paris. Au début des années 1970, il avait repéré le talent d’un jeune boxeur, Jean-Claude Bouttier. Les premiers combats de ce dernier au Palais des Sports faisaient salle comble, attirant de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Delon, Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo. Bouttier se fait connaître du public français à la suite de ses affrontements pour le titre mondial contre le célèbre boxeur argentin Carlos Monzón. Bien qu’il ait perdu en 1972 lors du match pour le titre des poids moyens, il souhaitait se venger l’année suivante.
Néanmoins, le match se retrouve menacé. Comme le rapporte le quotidien L’Équipe, « Les promoteurs du Palais des Sports de Paris, qui comptaient organiser le duel sur le central de Roland-Garros, abandonnent après que le conseil municipal de Paris refuse de réduire les taxes de 33 % qui pèsent sur les promoteurs de boxe. De leur côté, les négociations avec Monaco et San Remo ont échoué. » Ainsi, Bouttier se trouve dans une situation délicate.
Sur l’initiative de Jean Bretonnel, entraîneur et promoteur responsable de sa préparation pour le film Rocco et ses frères, Alain Delon investit 1,7 million de francs dans cette revanche. « J’ai mis Monzón au tapis [durant le premier match], j’étais proche de la victoire, et donc Delon pensait que je méritais une deuxième chance », confiait Bouttier à L’Équipe.
« Jean-Claude était notre héros à tous en France. C’était un athlète exceptionnel, beau et puissant. Il ne lui manquait qu’un titre mondial. Nous avons donc choisi de travailler ensemble. Lui, il avait un CAP de boucher, et moi de charcutier. Ça nous a bien rapprochés », racontait Alain Delon dans une interview à L’Équipe en 2014.
Pour maximiser les chances de son protégé, l’acteur a mis en place un camp d’entraînement dans sa maison à Douchy, dans le Loiret, l’encourageant tout au long de sa préparation. Malgré un soutien indéfectible de sa part, Jean-Claude Bouttier a cependant perdu contre Carlos Monzón, le 29 septembre 1973, sur le court central de Roland-Garros, devant des notoriétés comme Jean-Paul Belmondo et Jean Gabin.
Une expérience en tant que commentateur sportif
Bien qu’Alain Delon ait été un fervent admirateur, il ne se considérait pas comme un grand sportif. « J’ai pratiqué de nombreux sports à cause de mon métier. Cependant, je n’ai pas vraiment de temps libre… Je suis tellement passionné par mon travail qu’il me reste peu de temps pour d’autres activités », expliquait-il en 2010 dans une interview accordée à L’Express, l’acteur étant couronné aux Césars en 1985 pour Notre Histoire. Dans le cadre de la préparation pour Rocco et ses frères, il s’impose un entraînement rigoureux : « Pour avoir l’air d’un vrai boxeur, je me suis dit qu’il fallait que je me prépare sérieusement. Ainsi, chaque matin, je m’entraîne pendant deux à trois heures. Je ne bois plus, je ne fume plus, plus rien », racontait-il alors à 24 ans.
Cependant, malgré son emploi du temps chargé, sa passion pour la boxe lui a permis de devenir commentateur d’un match. Le 30 mars 1990, il était présent aux côtés de Thierry Roland sur TF1 pour suivre le titre WBA des super-moyens du boxeur français Christophe Tiozzo.
« Je suis ferrariste et Français »
La boxe n’était pas son unique passion : Alain Delon avait également un goût prononcé pour la Formule 1. « Il y a vingt ans, j’ai beaucoup assisté à des courses », racontait-il à l’AFP en 1990. Je parcourais surtout la France et l’Europe. J’étais notamment fan de Monte-Carlo. » Lorsqu’il se rendait sur les circuits, sa présence ne passait pas inaperçue, comme en 1990, où il était spectateur lors de la deuxième journée d’essais du Grand Prix du Japon sur le circuit de Suzuka.
Dès qu’il était aperçu, tous les photographes et caméramen se précipitaient pour le photographier, délaissant, pour un moment, des pilotes comme Ayrton Senna (McLaren) et Alain Prost (Ferrari). « Je suis ici pour soutenir mon ami Alain Prost, c’est normal car je suis ferrariste et Français, et cela fait longtemps que je le connais », affirmait Delon, lors de sa première visite à Suzuka, où il voulait vivre « cette course décisive pour le titre mondial« , tout en étant impressionné par le talent des pilotes.
Que ce soit à Roland-Garros, au Tour de France, aux 24 heures du Mans, ou sur les hippodromes, Alain Delon a toujours été un spectateur attentif des événements sportifs. « À un niveau de compétition élevé, l’intensité est la même dans tous les sports. Cependant, ce qui m’impressionne le plus, c’est la force de concentration des champions, ainsi que leur rigueur et leur discipline, compte tenu de l’importance des enjeux », disait-il à l’AFP en 1990. « Cela s’applique à la boxe, le cyclisme, tout sport de haute compétition. »