La rencontre estivale du Parti socialiste a débuté jeudi à Blois, mais elle est marquée par des désaccords internes, notamment en ce qui concerne Emmanuel Macron. Ce dernier a rejeté l’idée de former un gouvernement provenant du Nouveau Front Populaire (NFP).
Discussions houleuses en famille au campus d’été du Parti socialiste. Les militants socialistes sont réunis depuis le jeudi 29 août pour un séjour de deux jours à Blois, dans le département du Loir-et-Cher. Les débats sont animés par des désaccords profonds sur la conduite à adopter face à Emmanuel Macron, surtout après que le président est resté sourd aux appels pour nommer Lucie Castets du Nouveau Front populaire comme Première ministre. De son côté, Emmanuel Macron affirme qu’il « multiplie les efforts, jour et nuit » afin de « trouver la meilleure solution » pour le pays et promet qu’il s’adressera « aux Français en temps voulu et dans les conditions appropriées ».
Parmi les militants, Sylvie se distingue par ses lunettes, son collier et son gilet rose, symboles du PS. Elle aurait tout aussi bien pu arborer la couleur verte, représentant l’espoir que Lucie Castets soit nommée à Matignon, la candidate du Nouveau Front populaire. « Nous l’attendons avec impatience, notre future Première ministre », déclare-t-elle. Cependant, beaucoup de militants, comme José, ne partagent plus cet espoir : « Le président a dit non, donc c’est non. »
« Je ne suis pas devin, mais il faudra bien qu’il propose quelqu’un. »
José, militant du PSà 42mag.fr
Liliane, membre du PS depuis plus de trois décennies, souhaite une nomination socialiste ou du moins quelqu’un de gauche, « parce que pour améliorer la vie des gens, seule la gauche est efficace. Toutes les grandes réformes ont été réalisées par la gauche, déclare-t-elle. Il faut reconnaître les difficultés actuelles, mais aussi que nous, les socialistes, incarnons l’espoir. Donc j’y crois ».
Maintenir la cohésion et rassembler
Elie, militant depuis 1981 et farouchement opposé à La France insoumise, appelle le parti à trouver « son » candidat pour Matignon « qui puisse fédérer au-delà du Parti socialiste, explique-t-il. Nous devons consolider nos alliances, même si je ne suis pas communiste ou écologiste, il faut chercher à rassembler plus largement, y compris vers le centre droit ».
« Si on retombe dans les mêmes erreurs qu’avec la ligne Hollande, beaucoup risquent d’être déçus, y compris moi. »
Julien, jeune militant socialisteà 42mag.fr
Mais « attention, prévient Julien, il y a des risques que cela perturbe l’équilibre du parti. À un moment où le PS se restructure et enregistre de bons résultats électoraux, une dynamique négative pourrait s’installer. C’est un enjeu crucial. J’ai 25 ans, je suis membre du PS depuis six mois et j’y ai adhéré parce que je pensais que le parti se dirigeait vers une nouvelle direction, plus à gauche, sociale, écologique, et rompait avec certaines anciennes pratiques. » Le PS est en reconstruction, mais la structure demeure instable, prévient ce militant qui souhaite que son parti ne s’aligne ni trop à gauche avec les insoumis, ni trop à droite avec les macronistes.