La DJ Barbara Butch, qui subit du harcèlement en ligne depuis sa performance lors de la cérémonie d’inauguration des Jeux Olympiques, a été l’invitée de France Inter ce dimanche.
À la suite de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, durant laquelle elle était présente, « il y a eu une réaction mondiale, et la haine s’est propagée de manière exponentielle », a confié la DJ Barbara Butch à France Inter, le dimanche 4 août. Cette artiste engagée, qui s’identifie comme lesbienne, queer et féministe, a déposé plainte, vendredi dernier, pour cyberharcèlement. « J’ai reçu un grand nombre de messages presque insupportables, des insultes à caractère grossophobe, des menaces me conjurant de brûler en enfer, et ce, dans différentes langues. J’ai aussi reçu des croix gammées et des messages si ignobles que je ne souhaite même pas les répéter, tant leur violence est extrême », a-t-elle déclaré.
Cette avalanche de messages a été reçue « très rapidement, presque immédiatement » après le début de la cérémonie, selon Barbara Butch. La DJ a joué un rôle prépondérant dans un spectacle combinant défilé de mode et performances chorégraphiques. Une séquence en particulier a été vivement critiquée tant par l’extrême droite, tant française qu’internationale, que par la Conférence des Évêques de France et même le Vatican, en raison de sa prétendue similitude avec la Cène. Toutefois, l’artiste insiste sur le fait que ce n’est « absolument pas » une réinterprétation de cette scène. « Nous n’en avons jamais discuté », précise-t-elle.
« La France est plus accueillante qu’elle n’en a l’air »
Des figures politiques internationales, y compris le candidat à l’élection présidentielle américaine Donald Trump et le président turc Recep Tayyip Erdogan, ont également critiqué ce tableau qui rassemblait des membres de la communauté LGBT+. « Ces gens-là m’ont mise en danger et continuent de le faire », soutient la DJ. « Je ressens de la colère face à leur volonté de m’instrumentaliser pour leur propre bénéfice. » Selon Barbara Butch, ses opposants ont « saisi cette excuse qu’est le tableau pour relancer leur haine ». « Cela fait déjà longtemps, particulièrement depuis la Manif pour tous, que nous faisons face à l’homophobie et à la transphobie« , ajoute-t-elle.
Pour elle, les « réseaux sociaux et les médias », souvent considérés comme des amplificateurs, portent une part de responsabilité dans ce phénomènes de cyberharcèlement. Elle exprime le souhait que « la lutte contre le cyberharcèlement devienne plus englobante », notamment en reconnaissant et en offrant de meilleures protections aux « victimes passées ou futures », tout en instaurant des modifications dans les règles régissant les réseaux sociaux. D’après Barbara Butch, « la France est plus inclusive qu’elle n’en a l’air ; c’est juste que les voix haineuses se font entendre avec plus de force ».