Depuis le jeudi dernier, Donald Trump est le premier ancien président américain à avoir été déclaré coupable au pénal, suite à un procès lié à des paiements secrets effectués à Stormy Daniels, une actrice de films pour adultes. Comme à son habitude, il qualifie cette situation de chasse aux sorcières.
Il s’agit d’un événement sans précédent pour un ancien président des États-Unis. Mercredi 30 mai, Donald Trump a été déclaré coupable dans l’affaire « Stormy Daniels ». La peine sera prononcée le 11 juillet, bien que ce verdict ne l’empêche pas de se présenter à l’élection présidentielle. Comme prévu, il continue à soutenir que le procès est « truqué ».
Dans un schéma de déni, d’exagération et de mensonges, la défense de Donald Trump semble inchangée depuis 2016. Quelqu’un qui résumerait ces six semaines de procès aurait besoin de bien plus que les deux minutes de cette chronique pour décrire toutes ses attaques contre les juges, ses adversaires démocrates, et ses théories du complot qui l’ont propulsé dans son rôle de victime, un personnage qu’il incarne parfaitement depuis sa défaite aux élections de 2020.
Un homme « très innocent »
« honteux et truqué ». Il insiste sur le fait qu’il n’a commis aucune infraction, se décrivant comme un « homme (très) innocent », une affirmation quelque peu déroutante. « Je me bats pour notre nation », a-t-il déclaré aux journalistes dans le couloir du palais de justice, juste après le verdict. « Nous continuerons à nous battre jusqu’à la fin et nous allons gagner. » Combatif, il a levé le poing avant d’entrer dans la Trump Tower sur la cinquième avenue.
Restant fidèle à ses habitudes, il a également utilisé son réseau social, Truth Social, une alternative conservatrice et républicaine à Facebook ou Twitter, où il n’a pas souhaité revenir. Depuis jeudi soir, Donald Trump a multiplié les publications en lettres capitales accompagnées de points d’exclamation, évoquant une « chasse aux sorcières », des « juges corrompus » et de « l’interférence électorale ».
Avant même de s’adresser à la presse, il a saisi son smartphone pour relayer un appel aux dons pour sa campagne avec ces mots : « Je suis un prisonnier politique », un terme qu’il utilise pour ses partisans inculpés suite à l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. Suite au verdict, il a d’ailleurs enregistré un afflux de donations qui a littéralement saturé, jeudi, la plateforme de financement en ligne du parti républicain. Le site a été inaccessible pendant au moins une demi-heure.
Pas d’impact sur son électorat
Bien que sa campagne sur le terrain ait été suspendue depuis la mi-avril, Donald Trump a su tirer parti de son procès pour capter l’attention médiatique. Ses discours résonnent avec sa base, qui se sent renforcée par ce jugement. Ses partisans les plus fidèles dénoncent un scandale, adoptent les slogans du précédent président et estiment que sa condamnation infondée augmentera sa « popularité auprès du peuple ». Certains incitent même à manifester en sa faveur, persuadés que le verdict sera annulé en appel.
Il est encore incertain que cette condamnation ait un effet important sur les électeurs républicains modérés. Récemment, l’équipe de campagne de Donald Trump a diffusé une note de sondage témoignant qu’une éventuelle condamnation n’affecterait pas de manière significative les votes, car la majorité des électeurs ne suivent pas de près le procès en cours.
Quant à Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, il évoque un « jour honteux dans l’histoire des États-Unis ». Ce procès représente le premier d’une série de quatre procédures judiciaires dans lesquelles Donald Trump est impliqué dans le cadre de sa candidature à la présidence. Les autres procès devraient avoir lieu après les élections.