Cette manifestation, qui a vu le jour en 2008, s’est considérablement développée, proposant cette année une sélection de dix films en compétition. Les responsables de l’événement estiment que l’afflux de festivaliers atteindra « plus de 70 000 » participants, en nette augmentation par rapport aux 58 000 présents l’année précédente, en 2023.
Événement de rentrée devenu « indispensable » pour le monde cinématographique, le Festival du film francophone d’Angoulême ouvre ses portes aux passionnés et aux professionnels du 27 août au 1er septembre pour sa 17ème édition, mettant à l’honneur le Maroc, pays invité de cette édition. La cérémonie inaugurale, qui aura lieu lundi soir, rendra hommage à la carrière d’Alain Delon.
Avec dix productions en compétition, ce festival fondé en 2008 a pris de l’ampleur, visant cette année à accueillir « plus de 70 000 » visiteurs, un bond par rapport aux 58 000 de l’année précédente. « À présent, nous avons compris que c’est le festival que l’on attend avant de reprendre le chemin de l’école », résume Dominique Besnehard, accompagné de Marie-France Brière en tant que délégué général. Après avoir contribué au succès d’Intouchables réalisés par Olivier Nakache et Éric Toledano, qui a attiré près de 20 millions de spectateurs, « ce festival a gagné en notoriété, dépassant son cadre régional pour s’inscrire sur la scène nationale, voire internationale », juge le cofondateur du festival.
Les personnalités du cinéma, à l’image de l’actrice britannique Kristin Scott Thomas qui préside le jury cette année, ou encore Julie Delpy en compétition en tant que réalisatrice, côtoient des professionnels de l’industrie et des passionnés du septième art.
« Portraits de femmes remarquables »
« Cette édition est placée sous le signe de portraits de femmes remarquables », précise Dominique Besnehard, en mentionnant Valeria Bruni-Tedeschi, qui interprète une mère souffrant de bipolarité dans le film Une vie rêvée de Morgan Simon, ou encore Audrey Lamy, confrontée à la réalité d’un fils autiste dans En tongs au pied de l’Himalaya signé John Wax.
Parmi les dix films, quatre réalisatrices luttent pour obtenir le « Valois de diamant » du meilleur long-métrage, dont Laetitia Dosch. Cette actrice et réalisatrice est en compétition avec Le Procès du chien, qui avait été projeté hors compétition au Festival de Cannes et avait reçu le prix « Palm Dog », distinguant le meilleur chien de la sélection.
Le public pourra également découvrir le rappeur et acteur Sofiane Zermani (alias Fianso) ainsi que Clotilde Courau dans Barbès, Little Algérie, le premier film réalisé par l’attaché de presse Hassan Guerrar. En outre, Dominique Besnehard a indiqué que le festival mettra en avant « la campagne » avec Vingt Dieux de Louise Courvoisier, une œuvre qui raconte l’histoire de « jeunes en quête d’idéal ».
En compétition hors concours, le documentaire France, une histoire d’amour signé par Yann Arthus-Bertrand sera également présenté. « Un grand témoin de notre époque », souligne le délégué général, affirmant que ce film « nous confronte à nos responsabilités ».
Hommages
Au cœur du festival, le cinéma marocain est sous les projecteurs, avec « des œuvres audacieuses » signées par des réalisateurs comme Nabil Ayouch, connu pour sa capacité à « challenger tous les tabous ». Ce cinéaste marocain, dont le film Much Loved avait été primé à Angoulême en 2015, présentera cette fois son dernier long-métrage Everybody loves Touda.
Cette édition propose également un aperçu du travail de la réalisatrice Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée, L’Amour et les Forêts) et présentera en avant-première son documentaire Rue du conservatoire. Les Barbares, œuvre de l’actrice et réalisatrice française Julie Delpy (2 Days in Paris, Le Skylab), marquera l’ouverture du festival le 27 août, tandis que le film de Guillaume Nicloux Sarah Bernhardt la divine en clôturera les festivités le 1er septembre. Curieusement, les acteurs Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte figurent au casting de ces deux films.
Des hommages seront rendus aux actrices Micheline Presle et Anouk Aimée, récemment disparues, et la mort d’Alain Delon a incité les organisateurs à prévoir une cérémonie en son honneur, incluant la projection de Notre Histoire de Bertrand Blier. Ce film, qui a valu à l’acteur un César du meilleur acteur en 1985, restera la seule distinction de sa carrière. « J’ai eu l’occasion de travailler avec lui, notamment sur Notre histoire« , se remémore Dominique Besnehard. « Son personnage était parfois difficile à cerner. Mais je lui vouais une grande admiration. C’était un félin, un véritable séducteur. »