Le temps du Premier ministre qui s’apprête à quitter son poste à Matignon est désormais limité, mais il a l’intention de sortir en beauté, tout en gardant un œil sur l’échéance présidentielle de 2027.
Après six mois et sept jours à la tête du gouvernement, Gabriel Attal devient le deuxième Premier ministre le plus temporaire de la Ve République, juste derrière Bernard Cazeneuve. Désormais démissionnaire, cette décision marque une nouvelle étape pour cet élu francilien qui prépare son avenir, en veillant à ce que son départ de la rue de Varenne soit maîtrisé.
Bien qu’il soit le plus jeune Premier ministre de la Ve République, Gabriel Attal ne souhaite pas que cela soit son unique fait d’armes. Le chef du gouvernement s’emploie à élaborer le récit de son ultime journée à Matignon. « Il est essentiel que son départ soit soigné, qu’on mette en avant son bilan », déclare son entourage, prêt à mettre en scène cette sortie. D’après les infos de franceinfo, son équipe prépare un « grand bilan récapitulatif » qui résumera l’ensemble de son mandat et sera remis lors de son départ.
Ce bilan mettra en lumière divers domaines, notamment l’agriculture, en particulier la crise qu’il a affrontée dès son arrivée, mais aussi la santé, le social, la jeunesse et l’autorité, avec notamment son discours à Viry-Châtillon. C’est une tentative de faire oublier l’absence de réformes majeures durant son mandat.
Affirmer son autonomie par rapport à Emmanuel Macron
Le Premier ministre sortant garde en tête sa seconde fonction, à savoir celle de leader du premier groupe présidentiel à l’Assemblée nationale, Ensemble pour la République. Cette position est cruciale dans un Palais Bourbon devenu le cœur de la vie politique depuis la dissolution. Gabriel Attal aspire donc à y jouer un rôle plus significatif. Pour cela, il envisage de marquer une distance avec le président de la République, prouvant ainsi son indépendance.
Il ambitionne, comme l’a confié l’un de ses proches, de « réunir » les membres dont l’humeur est affectée par Emmanuel Macron, éprouvés par ces derniers mois. Le chef du gouvernement a maintenu le contact avec ces députés tout au long de l’été, cherchant à mettre en place ce qu’il appelle « un pacte d’action pour les Français », servant de fondement pour envisager des compromis.
Conduire l’élection à la tête de Renaissance, un pas vers 2027 ?
Il se prépare déjà pour la prochaine étape, programmée pour le mois de novembre, où une élection à la direction du parti Renaissance pourrait avoir lieu. Gabriel Attal pourrait-il se porter candidat ? « Il ne l’écarte pas », affirme son entourage à franceinfo. Prendre la tête du mouvement signifie détenir les rênes, contrôler le budget, les militants, les élus et l’ancrage… Cela constituerait une plateforme pour l’avenir, visant l’élection présidentielle de 2027. « Personne n’est dupe, il y pense sérieusement », confie cette même source. Cependant, un obstacle de taille demeure pour tous ceux qui envisagent de se lancer dans la course : le long et compliqué chemin qui conduit à l’élection.