Le représentant de La France Insoumise pour la Seine-Saint-Denis a exprimé ses opinions dimanche sur 42mag.fr concernant les risques de censure potentiels d’un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire. Pendant ce temps, Emmanuel Macron poursuit ses discussions en vue de désigner un nouveau Premier ministre.
« À mes yeux, la question de savoir si des ministres LFI seront intégrés au gouvernement n’est qu’un prétexte », a affirmé dimanche 25 août sur 42mag.fr Éric Coquerel, député de La France Insoumise – Nouveau Front Populaire de Seine-Saint-Denis. Il a réagi au refus persistant d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets au poste de Premier ministre. « C’est à ceux qui font partie du gouvernement, de l’exécutif et de la majorité présidentielle de nous démontrer le contraire », a ajouté le parlementaire.
« Nous leur posons donc une question claire. Pour le moment, nous sommes dans l’attente d’une réponse », a déclaré le député, en faisant référence à l’intervention de Jean-Luc Mélenchon samedi 24 août dans le journal de 13 heures de TF1, qui a posé la question suivante : « Si le gouvernement de Lucie Castets ne comptait aucun ministre Insoumis, vous vous engagez-vous à ne pas soutenir une motion de censure et à lui permettre de mettre en œuvre le programme pour lequel nous avons été les premiers lors des élections législatives ? »
Respecter le choix des citoyens
Éric Coquerel souligne que « notre préoccupation principale est de faire appliquer le programme qui a été en tête lors des législatives, porté par le NFP et en partie inspiré par LFI ». Il estime que la proposition de Jean-Luc Mélenchon « donne moins d’importance aux intérêts de LFI que ceux du pays, avec la mise en œuvre du programme comme priorité ».
Cependant, le député est convaincu que le refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon « n’est qu’un prétexte depuis le départ ». Pourquoi cela ? « Car, en fin de compte, cela revient à éviter pour Emmanuel Macron d’accepter la volonté des Français qui ne souhaitent plus de sa politique. Je pense qu’il ne l’accepte pas et que la question de LFI n’est qu’un subterfuge, mais il peut prouver le contraire. » « Depuis le mois de juillet, Emmanuel Macron aurait dû s’adresser à la coalition qui a remporté cette élection. Il est anormal qu’un individu décide seul de ne pas honorer le choix souverain du peuple », a ajouté l’Insoumis.
« Ils craignent le retour d’une gauche digne de ce nom »
Éric Coquerel va encore plus loin dans sa réflexion : « J’ai entendu Monsieur Macron déclarer qu’il n’y avait pas de vainqueur et Monsieur Wauquiez suggérer que nous serions la menace principale, alors que bon nombre de ces députés ont été élus grâce à notre désistement. Je commence à penser que tous ces acteurs, derrière l’idée de dissolution, espéraient – et cela ne les choquait pas – que le RN sorte vainqueur ». Pour lui, le NFP a donc « déjoué ces projets ». À ses yeux, ce que ses adversaires politiques redoutent réellement, c’est, « le retour d’une gauche digne de ce nom ».
Interrogé sur l’attaque contre la synagogue de la Grande-Motte dans l’Hérault survenue samedi 24 août et sur les critiques adressées à LFI par différentes personnalités politiques, Éric Coquerel a répondu : « Ceux qui tentent d’établir un lien entre La France Insoumise [et l’attaque d’une synagogue] sous prétexte que nous demandons un cessez-le-feu entre Israël et la Palestine et la reconnaissance d’un État palestinien pour favoriser une voie de paix, je qualifie cela de récupération politique intolérable ».