Vendredi, sur France Bleu Picardie, l’ex-membre des Insoumis a pointé du doigt Emmanuel Macron, l’accusant d’être responsable de la situation de « blocage » actuelle.
« Il ne revient pas au président de la République de pratiquer une censure préalable », affirme François Ruffin, député de « Picardie Debout » dans la Somme, lors de son intervention sur France Bleu Picardie, vendredi 30 août. Emmanuel Macron a écarté la candidature de Lucie Castets pour le poste de Premier ministre, invoquant la nécessité de maintenir la stabilité institutionnelle. François Ruffin conteste cet argument venant de « celui qui s’amuse à semer le chaos parmi les partis ».
L’ancien membre des Insoumis, qui travaille désormais aux côtés des Écologistes à l’Assemblée nationale, accuse Emmanuel Macron d’être responsable de « l’impasse » actuelle. Selon lui, « la censure d’un gouvernement dirigé par Lucie Castets devrait être une prérogative de l’Assemblée nationale. »
Il rejette l’idée d’un « gouvernement technique »
François Ruffin est opposé à la formation d’un « gouvernement technique ». Il explique que cela reviendrait à installer un « gouvernement hyper-politique visant à réduire les budgets de l’Éducation, du Travail et de l’Écologie ». En ses mots, cela donnerait à ce gouvernement technique « une sorte de hache pour tailler dans tous les budgets ». L’élu de la gauche préfère un exécutif issu du Nouveau Front populaire, qui est devenu « majoritaire » après les récentes élections législatives anticipées.
« Tendons la main au groupe majoritaire à l’Assemblée et voyons s’il peut proposer des mesures soutenues à la fois par la majorité du pays et par l’Assemblée », préconise-t-il.
La gauche en difficulté en dehors des zones urbaines
Le député « Picardie Debout » ouvre sa rentrée politique à Flixecourt, un bastion traditionnellement de gauche, maintenant dominé par le Rassemblement national. Ce lieu est choisi de manière stratégique pour reconquérir les territoires ruraux. En effet, François Ruffin note que si « la gauche a encore ses appuis dans les grandes villes, les quartiers populaires et parmi les jeunes diplômés », elle est néanmoins « largement défavorisée dès qu’on quitte les zones urbaines ».
Pour l’élu de la Somme, « le travail de proximité ne suffit pas » pour séduire les électeurs. Il souligne qu’il est également nécessaire de développer « un discours national pour parler à toute la nation ». Selon lui, « ces deux dernières années, la gauche a adopté un discours qui ne touchait qu’une partie du pays, au lieu de s’adresser à l’ensemble des citoyens », déplore-t-il.