Abdourahmane Ridouane a reçu, le jeudi 1er août, un jugement de la part de la justice qui contraignait l’État à mettre à jour son statut de résident. Toutefois, malgré cette décision, le ministère de l’Intérieur a pris la mesure d’ordonner son expulsion.
Ce jeudi matin, Abdourahmane Ridouane, l’imam de Pessac en Gironde, a été interpellé en raison de accusations le liant à une apologie du terrorisme, une information révélée par une source proche du dossier et confirmée par franceinfo, suite à un article du Figaro. D’après le décret d’expulsion consulté par franceinfo, le ministère de l’Intérieur explique que l’imam a « diffusé pendant plusieurs années divers écrits qui, sous prétexte de dénoncer les discriminations subies par la communauté musulmane ou la persécution du peuple palestinien par Israël et ses alliés, incitent en réalité à la haine ou à la discrimination envers l’État, les non-musulmans ou les juifs, tout en rejetant les valeurs républicaines. »
Le ministère de l’Intérieur a également ajouté que « sous le prétexte de soutenir le peuple palestinien, Abdourahmane Ridouane participe à la distribution de contenus à caractère antisémite et haineux à l’égard d’Israël et de la communauté juive. » L’arrêté déclare également que l’imam manifeste un soutien au Hamas et que ce soutien « résonne avec ses nombreux discours et prises de position visant à valoriser le jihad sans aucun contexte, tout en justifiant le terrorisme. »
Enfin, le document souligne qu’il « ressort de l’ensemble de ces éléments qu’Abdourahmane Ridouane démontre une hostilité manifeste envers l’État, qu’il décrit comme raciste, islamophobe et colonial. »
Renouvellement de son titre de séjour par la préfecture
Le décret précise par ailleurs que l’imam réside légalement en France depuis plus de vingt ans, qu’il est marié à une citoyenne marocaine et qu’il ne possède pas d’enfants. Ces éléments entravent sa capacité à « invoquer des protections contre une expulsion. »
Il convient de signaler qu’en parallèle, le jeudi 1er août, le tribunal administratif de Bordeaux avait accordé un délai d’un mois à la préfecture de Gironde pour régulariser la situation de l’imam de Pessac. En effet, le préfet de Gironde avait refusé de lui accorder le renouvellement de son titre de séjour. L’imam se trouvait sous le coup d’une procédure d’expulsion qu’il contestait. Après trois années de bataille judiciaire, le tribunal lui a finalement donné raison en annulant le refus du préfet concernant le renouvellement de son titre de séjour de dix ans.