À mi-parcours des Jeux de Paris 2024, la France a déjà engrangé sa plus grosse récolte de médailles depuis plus d’un siècle. Le pays a pour objectif de terminer dans le top 5, mais avec certains de ses sports les plus forts déjà terminés, rien ne garantit que sa deuxième semaine sera aussi brillante que la première.
Au dixième jour de compétition, lundi, la France avait récolté 45 médailles, soit plus que ce qu’elle avait récolté sur l’ensemble des JO de Tokyo (33), Rio (42), Londres (35) ou Pékin (43).
Le total n’a pas été aussi élevé depuis les Jeux de Paris de 1900, lorsque seulement 24 pays y participèrent et que la France fournissait la moitié des concurrents, ce qui lui a permis d’obtenir un nombre inégalé de 102 médailles.
Les 12 médailles d’or remportées par le pays à Paris le placent derrière la Chine, les États-Unis et l’Australie – et, à presque une semaine de la fin de la compétition, il est très proche des 15 médailles d’or qu’il avait remportées à Atlanta en 1996 et qu’il n’a pas égalées depuis.
La France s’est fixé comme objectif de terminer ces Jeux olympiques à domicile, comme ceux d’Atlanta, parmi les cinq premiers pays médaillés, ce qui nécessitera probablement au moins 20 médailles d’or.
Mais les épreuves se sont terminées dans plusieurs disciplines où les chances de la France étaient les plus fortes, notamment la natation en salle, le judo et l’escrime. A eux trois, ces sports ont rapporté 24 des médailles totales du pays et sept de ses médailles d’or jusqu’à présent.
Mauvais bilan en athlétisme
La deuxième semaine a mal commencé pour la France, avec une déception lundi lors du triathlon par équipes mixtes, qui l’a vu se classer quatrième malgré deux médaillés individuels à ses côtés.
Angèle Hug a ensuite contribué à la victoire en remportant l’argent au kayak cross féminin.
Le reste de la semaine est dominé par l’athlétisme, discipline dans laquelle la France a remporté une seule médaille d’argent aux Jeux de Tokyo.
Elle a quelques espoirs cette fois-ci, notamment dans le 3 000 m steeple, épreuve dans laquelle elle compte sur les champions d’Europe en titre chez les femmes et chez les hommes, Alice Finot et Alexis Miellet.
Plusieurs Françaises sont parvenues à atteindre la finale de leur épreuve, notamment Rénelle Lamote sur 800 m, Mélina Robert-Michon sur le disque, ou encore Marie-Julie Bonnin et Ninon Chapelle sur le saut à la perche.
Mais la plupart des chances de médailles du pays reposent désormais sur les sports d’équipe, les équipes françaises ayant atteint les huitièmes de finale des tournois de handball, de basket-ball, de volley-ball et de football.
Les cyclistes sur piste espèrent ajouter à l’ensemble des médailles que la France a déjà remportées en BMX, en VTT et en course sur route, tandis que le pays compte également certains des meilleurs combattants du monde en taekwondo.
Les boxeurs de la sélection nationale sont assurés de décrocher des médailles, Sofiane Oumiha et Billal Bennama se qualifiant tous deux pour la finale masculine de leur catégorie. Djamili-Dini Aboudou Moindze est en demi-finale et assuré au moins du bronze.
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Répartir les chances de médailles
La France a peaufiné sa stratégie sportive depuis qu’elle a remporté l’organisation des Jeux olympiques en 2017, en faisant appel à des clubs locaux pour repérer les nouveaux talents et les associer aux meilleurs entraîneurs du pays.
Même si cela est typique des pays hôtes, la France a jeté un filet plus large que d’autres pays comme le Royaume-Uni, par exemple, qui s’est concentré sur l’amélioration de son jeu dans quelques sports ciblés – natation, cyclisme sur piste, athlétisme – avant Londres 2012.
Selon l’ancien entraîneur de handball Claude Onesta, nommé manager de la performance de haut niveau de l’équipe de France pour les Jeux de Paris, 85 athlètes ont été identifiés comme de potentiels médaillés.
Près de la moitié d’entre eux avaient concouru dimanche et avaient rapporté 37 médailles, laissant encore une quarantaine d’espoirs tenter leur chance.
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Il y a aussi les imprévisibles. Comme le suggèrent ces statistiques, les athlètes promis au succès passent parfois à côté de la plaque, tandis que les médailles peuvent surgir de sources inattendues.
Avant le début des Jeux, les spécialistes des données sportives du cabinet d’études de marché Nielsen prévoyaient que la France remporterait un nombre record de 60 médailles au total, dont 27 d’or, dans 28 sports différents.
Certains des athlètes qui avaient prédit une victoire en or ont été éliminés dès la première semaine. Mais d’autres ont surpris les experts, laissant la voie libre à de nouvelles surprises lors de la deuxième moitié des Jeux.