Le groupe indépendantiste à l’origine des manifestations contre les réformes électorales qui ont dégénéré en émeutes en Nouvelle-Calédonie a annoncé vendredi qu’il comptait poursuivre sa mobilisation jusqu’à ce que les changements soient annulés.
Dans un communiqué publié à l’issue d’une assemblée générale à huis clos les 27 et 28 juillet, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) a indiqué qu’elle avait décidé de « maintenir la mobilisation pacifique… jusqu’à ce que la question des réformes du corps électoral soit définitivement abolie ».
Des actions concrètes doivent être menées « le 13 de chaque mois, en divers lieux » à travers l’archipel, pour commémorer le 13 mai, date du « début de la révolte ».
Le CCAT a également appelé à une réunion du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), qui regroupe la majorité des mouvements indépendantistes calédoniens. Le CCAT n’en est pas membre.
Selon le communiqué, ce congrès devrait être « ouvert à tous » et se tenir avant la fin du mois d’août, tandis qu’il doit « reconnaître le CCAT comme une organisation chargée d’actions de terrain aux côtés des partis politiques qui le composent (le FLNKS) ».
Les dirigeants en prison
Le CCAT a été créé fin 2023 par l’Union calédonienne, l’une des principales composantes du FLNKS, mais il n’a jamais été endossé par l’autre faction majeure au sein du Front, le Parti de libération kanak (Palika), plus modéré.
Certains membres du CCAT ont même appelé à la dissolution du FLNKS, mais l’assemblée générale n’a pas adopté de résolution en ce sens.
Le CCAT a également présenté son leader Christian Tein comme candidat à la présidence du FLNKS, tout en exigeant sa libération.
Tein et 12 autres membres du CCAT ont été arrêtés en juin, soupçonnés d’avoir orchestré une vague de violence qui secoue le territoire français dans le Pacifique Sud depuis mai, faisant 10 morts et plus de 2,2 milliards d’euros de dégâts.
Sept des militants sont actuellement en détention provisoire dans des prisons situées en métropole, à 17 000 km de la Nouvelle-Calédonie. Deux d’entre eux ont depuis été libérés et placés sous contrôle judiciaire.
Pendant ce temps, l’archipel est toujours en proie à des violences sporadiques, et le couvre-feu a été prolongé jusqu’au 12 août, selon un communiqué du Haut-Commissariat de la République à Nouméa publié vendredi.
(avec des dépêches)