Les salles de cinéma françaises ont connu un début d’été historique, avec des chiffres de box-office boostés notamment par des films comme Le Comte de Monte-Cristo – sorti le 28 juin – qui a attiré au total 5,6 millions de spectateurs, dont plus de 4 millions pour le seul mois de juillet.
Fini les prophètes de malheur qui prédisaient que les Jeux olympiques de Paris 2024 détourneraient en masse les Français des salles de cinéma.
On peut ranger dans l’histoire les mauvais chiffres du début d’année, particulièrement entravés par la grève des scénaristes d’Hollywood.
Selon les chiffres dévoilés cette semaine par le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée ou CNC, la fréquentation des salles françaises pour le mois de juillet 2024 est la meilleure jamais enregistrée depuis 2011.
Quelque 18,71 millions d’entrées ont été enregistrées le mois dernier, soit une augmentation de 2,2 % par rapport à juillet 2023, elle-même stimulée par le succès de Barbie et Oppenheimer – le phénomène dit « Barbenheimer ».
Excellente nouvelle pour les exposants
Selon Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français, personne ne l’avait vu venir.
« Sur l’ensemble de l’année 2024, nous espérions faire au moins autant qu’en 2023 (près de 183 millions d’entrées) », a-t-il précisé.
« Nous avons beaucoup souffert au cours des premiers mois », ajoute M. Patry, alors que les recettes ont diminué de 17 % sur la période janvier-mars, par rapport à la même période en 2023.
« C’est formidable de voir que nous sommes de retour sur la bonne voie, après la crise du Covid et la grève des scénaristes à Hollywood.
« Et si les dieux du cinéma continuent de nous sourire, on pourrait atteindre les 190 millions d’entrées. On va apporter une médaille de plus à la France. »
La Fête du Cinéma, qui s’est déroulée du 30 juin au 4 juillet, a donné le ton dès son lancement, en battant des records de fréquentation avec plus de 4,6 millions d’entrées sur quatre jours, soit le chiffre le plus élevé depuis le lancement de la manifestation en 1985.
L’impact des Jeux olympiques a également été, de manière inattendue, limité.
« C’est vrai que certains de nos confrères parisiens qui sont à côté des épreuves olympiques souffrent de l’affluence », explique M. Patry, ajoutant que « c’est encore très sectoriel et minoritaire ».
« Si le public veut voir un film, il trouvera un moment pour y aller, Jeux Olympiques ou pas ».
Météo orageuse
Un autre facteur pourrait avoir été la météo maussade du début juillet, qui a peut-être poussé les gens devant les écrans de cinéma.
« Le mauvais temps peut être un facteur positif, mais il n’est pas déterminant », explique Patry.
Historiquement, il a peu d’impact dans le sud de la France et davantage dans le nord.
« La météo maussade a peut-être joué un rôle, mais quand il fait très chaud aussi, les cinémas climatisés peuvent être attractifs. Avec des films attrayants, ça marche », explique le producteur français Éric Marti.
Selon lui, depuis une quinzaine d’années, l’été est devenu la plus grande saison cinématographique après Noël, et une période de grande écoute pour les blockbusters.
« Les distributeurs se sont rendu compte qu’il y avait des gens disponibles à ce moment-là, explique-t-il. Tout le monde ne part pas. Et en France, même en vacances, un cinéma n’est jamais bien loin ».