Anticipant une affluence importante et des contrôles de sécurité qui compliqueraient la vie quotidienne pendant les Jeux olympiques, de nombreux Parisiens ont décidé de quitter la ville, de prendre des vacances anticipées loin de la capitale. Mais aujourd’hui, au vu de l’ambiance positive et de la série de médailles françaises, certains regrettent d’être partis et reviennent.
Avant le début des JO, près de la moitié des Franciliens déclaraient prévoir de partir dans le courant du mois d’août, selon un sondage Ipsos pour Trainline réalisé en mars.
Les gens s’inquiétaient des foules importantes et des transports publics surchargés, étaient préoccupés par la sécurité ou le prix des billets, et certains étaient rebutés par le coût de l’événement ou par la décision de la ville de vider les campements de sans-abri avant les Jeux.
Les défaillances en matière de sécurité autour de la finale de la Ligue des champions 2022, lorsque les supporters entassés dans des espaces restreints au Stade de France ont été gazés par la police, n’ont pas inspiré confiance dans la capacité de la France à organiser des Jeux olympiques sans heurts.
Mais certains regrettent aujourd’hui leur décision de partir ou de ne pas avoir recherché des billets abordables lorsqu’ils étaient disponibles.
« J’allais boycotter les Jeux », a confié une femme prénommée Coline à la radio FranceInfo, avant la spectaculaire cérémonie d’ouverture des Jeux le long de la Seine.
« J’ai regardé la cérémonie d’ouverture et j’ai adoré être fière de la France », a-t-elle ajouté.
Spectacle de fierté
Beaucoup ont déclaré que la cérémonie d’ouverture avait changé leur opinion, influencée par la couverture médiatique qui avait prévenu que l’arrivée de 15 millions de visiteurs dans la capitale mettrait à rude épreuve un système de transports publics déjà saturé.
Et pourtant, les réseaux de métro et de RER ne sont pas surchargés.
Le réseau de transports en commun francilien a enregistré une hausse de 500 000 usagers la première semaine des Jeux par rapport aux années précédentes (4 millions, contre 3,5 millions de personnes).
Le directeur général Laurent Probst a expliqué à l’AFP que cela démontrait que les Parisiens n’avaient pas fui la ville. Il a également souligné les renforcements du système, avec des trains plus fréquents sur certaines lignes à proximité des stades, pour compenser l’augmentation des usagers.
Plus facile de se déplacer
Le trafic causé par les travaux effectués à l’approche des Jeux a repris et les Parisiens sont agréablement surpris de la fluidité des déplacements dans la ville.
« C’est presque plus facile de se déplacer qu’avant les Jeux. Avant la cérémonie (d’ouverture), tout était fermé », raconte à l’AFP Victoire Allard, une étudiante de 20 ans, depuis une fan zone de Paris, où elle est retournée, interrompant un séjour familial en Normandie.
Marie Heyraud, chef de projet installée à Paris, confie à France 24 qu’elle est heureuse de ne pas avoir pu louer son appartement pendant les Jeux.
« Beaucoup de mes amis sont partis et maintenant ils le regrettent… c’est vraiment quelque chose qu’il faut vivre une fois dans sa vie. »
Ceux qui ont décidé de revenir en ville ont eu du mal à trouver des billets abordables sur la plateforme de revente.
Mais l’ambiance des Jeux demeure dans les fan zones de la ville, qui avaient déjà accueilli la semaine dernière 400.000 personnes, selon Pierre Rabadan, adjoint au maire en charge des JO et des Paralympiques.
L’engouement des Parisiens pour les Jeux pourrait bien profiter aux Jeux paralympiques, qui se tiendront du 28 août au 8 septembre, dont les ventes de billets sont en difficulté.