À la suite de l’éjection d’Ibrahim Maalouf, les médias ont rapporté que Maïwenn, actrice et réalisatrice, avait également été retirée de son poste en tant que présidente du jury du 50e festival de Deauville.
Le festival de cinéma américain de Deauville n’a pas encore débuté, mais des polémiques ont déjà surgi concernant son organisation, éclipsant le programme de son 50e anniversaire, prévu du 6 au 15 septembre 2024. Au centre de ces controverses, la composition du jury fait débat. La nouvelle directrice du festival, Aude Hesbert, succédant à Bruno Barde, a décidé d’écarter le musicien Ibrahim Maalouf du jury. Le 28 août, le magazine Le Point a révélé que l’actrice et réalisatrice Maïwenn avait également été éloignée de la présidence du jury à la mi-juin.
Dès le 5 juin, Bruno Barde, l’ancien directeur du festival, avait proposé à Maïwenn de présider le jury. Cette décision, bien qu’approuvée en interne, a été contestée peu après le départ de Bruno Barde. Le festival a finalement choisi Benoît Magimel, nommé le 17 juillet, pour cette tâche. La directrice Aude Hesbert a expliqué à Ouest France le 28 août : "Je veux d’abord préciser que je prends officiellement mes fonctions au 1er septembre. Je n’ai donc pas participé à la décision d’éviction. Ce que je sais, c’est que Maïwenn n’a jamais été nommée officiellement présidente du jury."
« Je n’ai pas participé à une décision d’éviction »
Selon les informations d’Ouest France, Maïwenn avait été contactée de manière officieuse par Bruno Barde. "Suite au départ de Bruno Barde, dont je salue ici le formidable travail cinématographique, l’équipe a choisi de redéfinir officiellement et définitivement la composition du jury," a précisé Aude Hesbert.
Dans un article du journal La Tribune, Aude Hesbert avait également évoqué le retrait du trompettiste Ibrahim Maalouf du jury. Il a été écarté en raison d’un "malaise dans l’équipe" associé à la vague #MeToo. "Ce n’est pas à moi de juger, punir ou condamner, mais la présence d’Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour la bonne tenue, sereine, d’un festival qui fête son 50e anniversaire, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence," a-t-elle expliqué dans un entretien au journal.
"Le festival de Deauville sacrifie un innocent sur l’autel du principe suprême ‘the show must go on’ pour des intérêts mercantiles," a regretté son avocate, Me Fanny Colin, dans un message transmis à l’AFP. La ministre démissionnaire chargée de l’égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a aussi réagi le mercredi 28 août en avertissant contre "le stigmate du soupçon" après la décision du festival d’exclure Ibrahim Maalouf, relaxé en 2020 dans une affaire d’agression sexuelle sur mineure.