Avec le retour tant attendu de Francis Ford Coppola après un long intermède de quinze ans, ainsi que l’interprétation du célèbre roman érotique français « Emmanuelle » réalisée par Audrey Diwan, sans oublier la prestigieuse Palme d’Or qui sera décernée en 2024, voici un aperçu des films qui marquent le début de la saison cinématographique d’automne.
Avec la Mostra de Venise, le Festival du cinéma américain à Deauville et le Festival du film francophone d’Angoulême, la période estivale et le mois de septembre marquent toujours d’importants événements pour le septième art, tant français qu’international. Les salles de cinéma, quant à elles, ne sont pas en reste. De nombreux films présentés au Festival de Cannes font leur apparition sur grand écran juste après l’été. Les mois de septembre et d’octobre permettront de découvrir des œuvres couronnées à Cannes, comme la Palme d’or et le Grand Prix, ainsi que des blockbusters très attendus. La rédaction de 42mag.fr Culture a dressé une liste de douze films à ne pas rater à la rentrée.
« Beetlejuice Beetlejuice » de Tim Burton, le 11 septembre
Avec sa comédie fantastique Beetlejuice (1988), Tim Burton a introduit au public le personnage emblématique de Beetlejuice, un esprit grincheux, joué par Michael Keaton, qui est convoqué par un couple de fantômes pour chasser les nouveaux occupants de leur maison. Près de quatre décennies plus tard, le réalisateur américain revient avec Beetlejuice Beetlejuice, une suite très attendue. Michael Keaton et Winona Ryder, actrice masquée de Tim Burton, partagent l’affiche avec Jenna Ortega, Willem Dafoe et Monica Bellucci, partenaire du réalisateur. Le succès du premier film a fait de Beetlejuice Beetlejuice l’une des suites les plus attendues. Le film sera projeté en ouverture de la Mostra de Venise le 28 août.
« Ma vie ma gueule » de Sophie Fillières, le 18 septembre
Ce film est une comédie mélancolique qui suit une femme en quête de sa place dans le monde et de redécouverte de la joie de vivre. Ma vie ma gueule, le septième film de Sophie Fillières, met en vedette Agnès Jaoui, Valérie Donzelli et Philippe Katerine. Ce film, encore plus poignant, a été achevé par ses enfants, Agathe et Adam Bonitzer, après son décès survenu à la fin du tournage. Ma vie ma gueule a été présenté en mai en ouverture de la Quinzaine des cinéastes lors du Festival de Cannes.
« Les Graines du figuier sauvage », le 18 septembre
Après avoir été condamné à huit ans de prison en Iran, le réalisateur Mohammad Rasoulof a quitté son pays pour présenter son dernier film au Festival de Cannes 2024. Les Graines du figuier sauvage a obtenu un prix spécial du jury à ce festival. Il s’agit d’un thriller familial et politique qui critique subtilement le régime en place en Iran. Tandis que Téhéran traverse une crise sociale et politique marquée par des manifestations, Iman, nommé enquêteur au tribunal révolutionnaire, devient juge d’instruction. Désabusé et contraint de prononcer des peines de mort injustifiées, il commence à perdre le contrôle sur sa vie personnelle, tandis que sa femme et ses filles subissent les conséquences de son autorité grandissante.
« Emmanuelle » d’Audrey Diwan, le 25 septembre
Audrey Diwan, après le succès de L’Événement, une adaptation d’un roman d’Annie Ernaux, qui lui a valu le Lion d’or à la Mostra de Venise, s’attaque à un grand classique du cinéma érotique français. Dans cette adaptation, Noémie Merlant incarne le personnage d’Emmanuelle, mettant en avant une réalisation féminine pour la première fois. Audrey Diwan, associée à Rebecca Zlotowski pour le scénario, a actualisé le texte du roman d’Emmanuelle Arsan publié en 1959. La sortie se situe cinquante ans après la version controversée de Just Jaeckin, qui a bouleversé le paysage cinématographique et est restée à l’affiche dans un cinéma parisien pendant une décennie.
« Megalopolis » de Francis Ford Coppola, le 25 septembre
Megalopolis était très certainement l’un des films les plus attendus lors de la 77e édition du Festival de Cannes. Ce long-métrage de science-fiction marque le retour tant espéré de Francis Ford Coppola sur le devant de la scène. Ce projet ambitieux, qu’il a mûri pendant des années, a requis un budget de plus de 100 millions de dollars. Bien que suscitant un vif intérêt, le film a reçu des critiques variées de la part du public et des professionnels. Certains considèrent cela comme un chef-d’œuvre, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’un projet superflu. Avec un casting composé notamment d’Adam Driver, Giancarlo Esposito, Chloe Fineman et Dustin Hoffman, Megalopolis demeure un des films les plus attendus de septembre.
« Les Linceuls » de David Cronenberg, le 25 septembre
Suite au décès de son épouse en 2017, David Cronenberg s’est plongé dans l’écriture puis dans la réalisation de Les Linceuls, qui a été présenté en compétition au dernier Festival de Cannes. Ce film aborde le parcours d’un homme en détresse qui conçoit une technologie controversée pour communiquer avec les défunts. Abordant avec délicatesse le thème du deuil, Les Linceuls met en scène Vincent Cassel aux côtés de Diane Kruger, mais n’a pas été très bien reçu par la critique lors des projections cannoises. Une surprise pour David Cronenberg, habitué à un accueil plus chaleureux lors de ses précédentes participations à Cannes, Les Linceuls étant son septième film à être présenté au festival.
« Joker : folie à deux », le 2 octobre
La suite de Joker (2019) est de nouveau dirigée par Todd Phillips, qui avait déjà signé le premier film, promettant de maintenir l’atmosphère sombre et troublante qui a fait le succès du premier opus. Ce dernier avait rapporté un milliard de dollars au box-office mondial, remporté le Lion d’or à Venise et valu à Joaquin Phoenix l’Oscar du meilleur acteur en 2020. Dans Joker : folie à deux, le célèbre ennemi de Batman s’associe à sa passion, Harley Quinn, interprétée par la chanteuse Lady Gaga. Grâce au succès du premier épisode, Todd Phillips a obtenu un budget à hauteur de 150 millions de dollars, tandis que le précédent n’avait coûté que 55 millions. Joker : folie à deux sera en compétition au prochains Festival de Venise, qui se déroule du 28 août au 7 septembre, où il aspire à remporter à nouveau le Lion d’or.
« All We Imagine as Light », le 2 octobre
Trois ans après avoir reçu l’Œil d’or pour son film documentaire A Night of Knowing Nothing à Cannes, la jeune réalisatrice indienne Payal Kapadia a remporté récemment le Grand Prix du jury avec All We Imagine as Light, son premier long-métrage de fiction. Elle aborde au travers de ce film des thèmes liés à l’amour, au désir et à l’émancipation des femmes, qui sont chers à son œuvre, tout en traitant des inégalités sociales en Inde. L’histoire suit Anu et Prabha, deux infirmières vivant à Mumbai, dont les vies sont marquées par leur travail et leurs relations amoureuses. Originaires du sud de l’Inde, bien que issues de milieux sociaux opposés, ces deux colocataires découvriront un terrain d’entente lors d’une escapade dans une forêt côtière.
« L’Amour ouf » de Gilles Lelouche, le 16 octobre
L’Amour ouf est le deuxième film réalisé en solo par Gilles Lelouche. Il suit Le Grand Bain, qui avait été présenté hors compétition à Cannes en 2018. Cette année, L’Amour ouf a été sélectionné pour la Palme d’or. Ce film mélange thriller, romance et comédie musicale et réunit sur scène François Civil, Adèle Exarchopoulos, Alain Chabat, Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Jean-Pascal Zadi, Élodie Bouchez et Raphaël Quenard. Un casting impressionnant pour raconter une histoire d’amour poignante et de criminels, se déroulant à travers deux décennies dans la vie et un peu moins de trois heures sur l’écran.
« Sauvages » de Claude Barras, le 16 octobre
En 2016, Claude Barras a connu un succès retentissant avec son film d’animation Ma vie de courgette, qui a été récompensé par un César du meilleur film d’animation, enregistrant plus d’un million d’entrées en salles. L’intrigue de son nouveau long-métrage se déroule sur l’île de Bornéo et s’intéresse à la problématique de la déforestation qui menace les écosystèmes locaux et le peuple Penan, dont est originaire l’héroïne, une fillette de 11 ans. Sauvages, qui a été présenté lors des Festival de Cannes et d’Annecy, utilise la technique de stop motion et ramène à l’écran les petites marionnettes aux grands yeux écarquillés qui ont fait la renommée de Ma vie de courgette.
« Monsieur Aznavour » de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, le 23 octobre
Charles Aznavour aurait célébré son centenaire en 2024. Six ans après sa disparition, Mehdi Idir et Grand Corps Malade, qui avaient déjà collaboré pour Patients en 2016, s’associent à nouveau pour retracer la vie du célèbre chanteur franco-arménien. Ce biopic explore la montée en puissance de cet artiste et son parcours dans les années 1950. Le rôle principal de cette légende de la chanson est interprété par Tahar Rahim. Le film, pour lequel Aznavour avait donné son accord avant son décès, comprend également Bastien Bouillon dans le rôle du compositeur Pierre Roche, Marie-Julie Baup dans le rôle d’Édith Piaf et Lionel Cecilio dans celui de Gilbert Bécaud.
« Anora » de Sean Baker, le 30 octobre
Durant la 77e édition du Festival de Cannes, Sean Baker a reçu la Palme d’or pour son film Anora, une distinction qui suscite des attentes immenses envers ce dernier opus. Ce réalisateur indépendant américain, connu pour The Florida Project en 2017, raconte l’histoire d’Anora (Mikey Madison), une escort girl américaine qui tombe amoureux d’un oligarque russe. Anora se décrit comme un conte de fées moderne, mettant en lumière, comme c’est souvent le cas dans le cinéma de Sean Baker, les vies de personnages en marge de la société. En 2021, il s’intéressait déjà à la vie des travailleurs du sexe avec son film Red Rocket, qui plongeait dans le quotidien d’un acteur de films pour adultes.