L’échéance pour la désignation du Premier ministre approche à grands pas, et il est possible que cette announcement survienne dans un délai très court après la fin des Jeux Olympiques. Toutefois, l’idée de Lucie Castets occupant ce rôle ne semble pas être la favorite au sein de l’Elysée. Malgré cela, la représentante du Nouveau Front populaire pour le poste de Matignon n’abandonne pas ses ambitions.
Elle ne fait certainement pas partie des personnes qui abandonnent facilement. Sa détermination est bien connue, tout comme son perfectionnisme et ses exigences envers elle-même. Bien qu’elle ne s’attendait à rien de tel, elle aurait dû se reposer en Toscane à cette période. Cependant, deux semaines auparavant, le 22 juillet, après l’échec de plusieurs candidatures, notamment celles de Laurence Tubiana, Huguette Bello et Benoit Hamon pour conduire la gauche à Matignon, son nom a été proposé. Depuis, elle s’est entièrement consacrée à cette mission.
Elle commence à partir de zéro avec les représentants des quatre partis : le PS, le PC, les écologistes et les Insoumis. Sa première discussion avec les « Faure, Roussel, Tondelier, Bompard » a eu lieu le lundi 29 juillet 2024. Un point d’étape en visio est prévu pour cette semaine. Elle fait connaissance, notamment avec les présidents des groupes parlementaires qu’elle consulte fréquemment pour élaborer ce « plan gouvernemental de la rentrée ». Par exemple, comment mettre en œuvre l’augmentation du SMIC à 1 600 €, ou procéder à l’abrogation de la loi sur l’asile et l’immigration, ainsi que celle concernant les retraites ? Les avis divergent parfois, y compris concernant l’âge de la retraite, mais ils progressent ensemble.
Établir ses repères
Le contact se déroule plutôt positivement avec Marine Tondelier, qui l’a accompagnée à Lille puis chez Duralex pour se faire connaître. Olivier Faure, de son côté, la connaît à peine davantage, même s’il a été celui qui a proposé son nom. Il l’avait rencontrée l’été dernier lors du « Festival des idées » en Nièvre, et comme le décrit un membre du Parti socialiste : « Il était convaincu qu’elle ne poserait pas de problème à Mélenchon concernant son leadership en 2027« . C’est d’ailleurs lui qui a validé la candidature, ce qui a suscité quelques mécontentements au PS et qui pourrait engendrer des « tensions » lors de la constitution d’un éventuel gouvernement.
Lucie Castets dispose donc de deux semaines et demie pour relever le défi de maintenir l’illusion d’une unité au sein de ce Nouveau Front populaire et persuader Emmanuel Macron de la nommer Première ministre. Cela semble a priori contradictoire, Emmanuel Macron ayant clairement annoncé en Conseil des ministres qu’il « ne collaborerait pas avec la France Insoumise ».
Garder confiance
Malgré les 193 députés du NFP, Lucie Castets assure qu’elle parviendra à forger des alliances, texte par texte. « Comment envisager un consensus large sur la revalorisation des salaires nocturnes des infirmières, par exemple ? » s’interroge-t-elle dans Le Monde ce week-end. Selon une personne proche d’elle, la directrice financière de la mairie de Paris n’a pas encore reçu d’appels de l’Elysée, ni de la part d’anciens ministres, qu’elle ne connaît d’ailleurs pas personnellement.
Dans le public des événements olympiques, quelques députés de l’aile gauche de la macronie ont été aperçus en train de tendre la main aux membres du NFP.