« Si une cohabitation peut réellement faciliter la mise en œuvre de réformes, il est essentiel d’en tirer pleinement parti », souligne Hélène Geoffroy.
« Nous n’utilisons pas les ressources nécessaires pour gouverner », a déclaré Hélène Geoffroy, présidente du Conseil national du Parti socialiste et maire de Vaulx-en-Velin, lors d’une interview diffusée sur 42mag.fr le mercredi 28 août. Elle a exprimé, lors du bureau national réuni le mardi 27 août, la nécessité pour le Premier secrétaire, Olivier Faure, de « préciser la stratégie » du parti.
Elle critique la proximité du Premier secrétaire avec la ligne de la France insoumise, qui menace Emmanuel Macron de déclencher une procédure de destitution, ainsi que les appels à la mobilisation lancés par divers responsables de gauche. Elle considère que cela entraîne « les circonstances du désordre et du chaos ». « Étant maire de Vaulx-en-Velin, je comprends la valeur de la paix sociale », soutient-elle.
« J’ai exigé une clarification, car dans la situation actuelle du pays, il ne faut pas envisager une présidentielle anticipée, mais plutôt se concentrer sur la gouvernance et la mise en œuvre de réformes progressistes, puisque nous avons obtenu un bon résultat aux élections », souligne Hélène Geoffroy, « et il semble que nous ne mettons pas en place les moyens nécessaires pour gouverner ».
Olivier Faure a refusé l’invitation d’Emmanuel Macron
Pour elle, il est essentiel de continuer à dialoguer avec Emmanuel Macron, qui a inauguré, le mardi 27 août, une nouvelle série de consultations à l’Élysée pour désigner un Premier ministre. L’invitation a été rejetée par Olivier Faure suite au refus du président de nommer la candidate NFP, Lucie Castets. « Si une cohabitation peut permettre de réaliser des réformes, alors il faut explorer cette possibilité jusqu’au bout », insiste Hélène Geoffroy.
« Il est important de tendre la main aux anciennes formations de la majorité pour parvenir à des compromissions sur des projets législatifs », néanmoins, « j’ai constaté des échanges de courriers sans qu’aucune rencontre constructive n’ait eu lieu », critique-t-elle. « Des échanges de travail devraient avoir lieu, plutôt que des manœuvres politiques », affirme la socialiste, qui souhaite aller « jusqu’au bout » pour instaurer des réformes progressistes, avertissant que « l’alternative serait une montée de la colère des Français, ce qui pourrait amener le Rassemblement national au pouvoir à l’avenir ».
Plaidoyer pour un « vote des militants »
La présidente du Conseil national du PS a proposé que les militants soient les arbitres au sein du parti, en organisant « un vote des militants » en ligne, afin de déterminer la ligne directrice, entre celle proposée par Raphaël Glucksmann, « un programme clair qui unifiera le PS », selon elle, et « la ligne de Jean-Luc Mélenchon ».
Elle précise qu’elle aspire à une cohabitation plutôt qu’à une coalition, souhaitant un Premier ministre aux idées « socialistes, social-démocrates », capable de porter « les réformes sur le pouvoir d’achat, la santé et les services publics, qui tiennent à cœur à la gauche ». « Nous voulons dire clairement aux électeurs qui nous ont supportés qu’il y a une voie alternative à la protestation et aux manifestations, que la gauche peut gouverner, gérer et transformer la vie des gens, et que c’est essentiel », conclut-elle.