Cet événement musical exceptionnel a pu voir le jour grâce à un musicologue dévoué, qui a pris le temps de transcrire ces airs en notation musicale. Ce concert a été mis sur pied pour célébrer le cinquantième anniversaire de la mort de l’écrivain.
Peu avant le début du concert, les spectateurs, confortablement installés sur l’esplanade Charles de Gaulle à Aubagne, se mettent à fredonner des mélodies qui ont marqué leur jeunesse. Ces airs sont tirés des films de Marcel Pagnol, disparu il y a cinq décennies, le 18 avril 1974.
Pour commémorer le cinquantenaire de la disparition de cet académicien, dramaturge, écrivain et réalisateur, sa ville d’origine en Provence lui a rendu un hommage émouvant le vendredi 2 août. L’Orchestre National de Cannes a exécuté pour la première fois devant un public les mélodies des œuvres cinématographiques les plus emblématiques de Pagnol.
Les musiciens de l’orchestre de Cannes, guidés par Benjamin Levy, interprètent les morceaux des plus célèbres films de Pagnol, accompagnés de photos illustrant les tournages et les scènes. Le Château de ma mère, Marius, César, Angèle, La Femme du Boulanger, tout cela reprend vie en quelques notes. Ce concert immersif et exceptionnel parvient à émouvoir les fans du célèbre réalisateur. « C’est une approche audacieuse, on réalise à quel point la connexion entre l’image et la musique était cruciale pour Pagnol », remarque un spectateur. « Étant une grande admiratrice de Pagnol, cela me rappelle tant de souvenirs, on ressent une vraie émotion à l’écoute des musiques de ses films », confie une autre spectatrice.
Restaurées à l’oreille
La musique composée par le marseillais Vincent Scotto pour le film Fanny en 1932 n’avait pas été interprétée depuis son enregistrement original. Il en va de même pour la bande originale de César, Marius et Angèle, ainsi que pour bien d’autres compositions. En effet, ces partitions avaient disparu, nécessitant ainsi leur retranscription complète. À l’époque, ces partitions n’étaient pas prévues pour être rejouées, ce qui explique leur absence. Les experts se sont donc engagés dans une mission d’archéo-musicologie. « Nous avons travaillé à l’oreille. Étant donné que ces partitions ne sont plus disponibles, nous avons quelques pistes, quelques réductions au piano, comme pour la musique d’Angèle, où nous avons une version pour piano qui aide l’orchestrateur à reconstruire l’œuvre », précise le musicologue Julien Ferrando.
En plus de ces classiques, le programme musical a été complété par des créations contemporaines de compositeurs de renom tels que Jean-Claude Petit pour Manon des Sources, Vladimir Cosma pour La Gloire de Mon Père et Le Château de ma mère, ainsi que Philippe Rombi pour Le Temps des Secrets.
Interprétées en plein air, ces mélodies des films de Marcel Pagnol recréent l’univers d’un grand nom du cinéma. Un cinéma où la musique avait déjà une place prépondérante dans la narration et le scénario.
Bandes dessinées, projets de biographie animée ou de comédie musicale, musée à venir : les célébrations du cinquantenaire de la mort de Marcel Pagnol se poursuivent à travers toute la France jusqu’à la fin de l’année 2024.