Ce mercredi, l’animateur de 54 ans n’a pas assisté à son audience au tribunal correctionnel de Paris. Il a justifié son absence par le fait qu’il se sentait mentalement affaibli à cause du « lynchage médiatique » qu’il subit.
Le tribunal correctionnel de Paris, présidé par le juge de la 10e chambre, a décidé de reporter le procès de Stéphane Plaza au 9 janvier 2025. Cette décision a été prise en fin de journée, le mercredi 28 août, lors de l’audience concernant les accusations de violences conjugales visant l’animateur vedette de M6. Son contrôle judiciaire reste en vigueur. Le président du tribunal a également requis une expertise psychiatrique de l’accusé « afin d’évaluer son état de santé psychologique et psychiatrique et de déterminer sa capacité à assister au procès ».
Contraint par le contrôle judiciaire, l’animateur de 54 ans n’était pas présent à l’audience en raison de sa « santé mentale », comme l’a annoncé son avocate Hélène Plumet à l’AFP le matin même. Cette dernière avait expliqué que la « psychologue clinicienne » qui suit l’animateur lui avait « fermement déconseillé » de se présenter au tribunal « en raison du risque de décompensation psychologique ».
Le président du tribunal a lu un certificat de la psychologue en question, qui suit Stéphane Plaza depuis son arrestation en mars 2024. Dans une lettre datée du 22 août, la psychologue évoque des symptômes psychologiques graves sur fond de dépression sévère : angoisses massives, idées noires, troubles du sommeil… Elle recommande l’hospitalisation de l’animateur « dans un environnement sécurisé ». Dans une autre lettre adressée au tribunal le 23 août, Stéphane Plaza lui-même dénonce le « lynchage médiatique » dont il se dit victime.
L’animateur désire comparaître « dans un environnement serein »
Hélène Plumet a rappelé que son client avait été victime de chantage et de tentative d’extorsion en juillet et août par une autre femme, renvoyée devant le tribunal correctionnel pour ces faits. Elle a assuré que l’animateur souhaite véritablement « être présent à l’audience ». « Mais la médiatisation de cette affaire l’a beaucoup fragilisé », a ajouté l’avocate, soulignant que son état a été « exacerbée par les articles constants de Mediapart ».
« À quelques jours de l’audience, il était dans un état de stress extrêmement élevé. En laissant passer un peu de temps, il est possible qu’il soit capable de s’exprimer. »
Hélène Plumet, avocate de Stéphane Plaza
Carlo Alberto Brusa, un autre avocat de l’animateur, a précisé qu’une hospitalisation de Stéphane Plaza « dans les semaines ou jours à venir » n’était pas à exclure. Dès que son état s’améliorera, son client sera présent, a-t-il assuré. « Monsieur Plaza est prêt à se présenter à l’audience dans un contexte de sérénité », a-t-il insisté.
« Le mépris des parties civiles »
Les parties civiles ont exprimé leur mécontentement. Clotilde Lepetit, avocate d’Eva, l’une des plaignantes (nommé ainsi parMediapart, qui avait révélé l’affaire en septembre 2023), a regretté d’avoir appris la demande de renvoi le jour même. « Pour ma cliente, c’est extrêmement éprouvant de subir ce parcours judiciaire, d’avoir dû se soumettre à des expertises, à des confrontations longues et pénibles », a-t-elle souligné. Elle estime que la présence de Stéphane Plaza est essentielle pour l’équilibre des débats et ne s’est pas opposée au report mais souhaite qu’il soit « réellement, vraiment » présent lors de la prochaine audience.
« C’est du mépris pour les parties civiles », a lancé Benjamin Chouai, avocat de Jade, l’autre plaignante, critiquant les « méthodes dilatoires » de la défense, visant selon lui à retarder le procès. En effet, l’audience avait commencé par l’examen de deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) déposées par les avocats de l’animateur. Après plus de deux heures de suspension pour les examiner, ces QPC ont finalement été rejetées par le tribunal, car jugées « dépourvues de caractère sérieux », selon le président.