Le lundi soir, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’accepterait aucune offre provenant d’un gouvernement s’appuyant sur le Nouveau Front populaire. Cette décision suscite des interrogations et déception parmi les électeurs de gauche de Lyon.
Les membres de la gauche déclinent l’invitation à participer aux récentes discussions visant à désigner un nouveau Premier ministre et lancent un appel à la mobilisation populaire, après le refus d’Emmanuel Macron d’envisager une gouvernance provenant du NFP. Cette impasse dure depuis presque deux mois, et les récentes élections n’ont pas contribué à clarifier la situation. Dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, les électeurs affichent un sentiment ambigu, oscillant entre la colère et l’ennui.
Léa admet qu’elle est dans le flou. Elle a voté à gauche lors des dernières législatives, mais peine aujourd’hui à mettre des mots sur ses émotions. « Je suis blasée, trahie, mais cela fait des mois que le président et le gouvernement nous trahissent, donc je suis évidemment en colère. Peut-être que ‘désespérée’ est le terme qui me décrit le mieux. Je ne sais plus quoi envisager. »
Emmanuel Macron, « l’homme qui ne supporte pas la défaite »
Hubert n’hésite pas à partager son opinion. Cet électeur du nouveau Front populaire se sent « déçu. » « C’est tout simplement désolant. Macron est l’homme qui ne veut jamais perdre. Lors des législatives de 2022, il se contentait d’une majorité relative, ce qui l’arrangeait. Mais quand les vents tournent en sa défaveur, il remet en question la légitimité. Il ne veut jamais faire face à la réalité de ses échecs. »
Son inquiétude face à la situation résonne chez d’autres, comme Céline, qui considère que ces législatives marquent un véritable tournant. Pour elle, cette période de doute est sans précédent. « C’est frappant. Ce délai avant de nommer un Premier ministre, suite à une dissolution qui semble davantage être une manœuvre politique qu’un choix judicieux, mais qui en réalité est un échec stratégique. Il y a indéniablement une forte perte de confiance. »
« Je ne me sens pas écoutée et, surtout, ma confiance envers les politiques en place s’érode. »
Céline, électrice de gaucheà 42mag.fr
Cette érosion de la confiance inquiète également Bernard, qui critique sévèrement Emmanuel Macron. « Pour moi, il agit comme un pyromane, car cela ne fait qu’inciter encore plus les gens à se rassembler dans la rue et à dégouter ceux qui avaient commencé à voter, même sans réelle conviction. »
Il prévoit de participer à la manifestation qui se tiendra à Lyon le 7 septembre, même à 77 ans. Marie-Céline sera également présente dans le cortège. « Soyons honnêtes, si j’en ai l’occasion, je serai là. Ce qui reste inaudible dans les urnes doit se faire entendre dans la rue. On nous pousse à bout, puis on nous reproche de réagir de manière excessive, mais c’est une stratégie pour provoquer cela. »
Selon elle, cette situation ne l’étonne guère et elle souligne : « Je n’attendais rien de différent de la part d’Emmanuel Macron. »