Après un séjour de deux jours en Serbie, Emmanuel Macron a regagné la France. Pendant sa visite, le président français a notamment conclu la vente de 12 avions Rafale. Cet accord revêt une grande importance, en particulier à cause des relations étroites entre la Serbie et la Russie.
L’acquisition de douze avions Rafale constitue un fait marquant pour la Serbie, une nation aux relations diplomatiques souvent controversées. « Je constate tant de critiques à l’égard de la Serbie pour ses partenariats avec la Russie et la Chine. Il faut se réjouir lorsque ce partenariat se fait avec la France« , a déclaré Emmanuel Macron lors de son voyage à Belgrade.
La Serbie n’est pas un client ordinaire. Son armée est portée aux nues dans les rues de Belgrade, où des banderoles expriment ouvertement une animosité envers l’OTAN. Bien que le pays aspire à intégrer l’Union européenne, son soutien principal reste la Russie.
Quels enjeux ?
Le président serbe est souvent vu en compagnie de Vladimir Poutine et refuse de sanctionner Moscou. « Vendre des Rafale, c’est parier sur le fait que la Serbie privilégiera son adhésion à l’Union européenne, ce qui demeure incertain« , explique Sylvie Matelly, directrice de l’institut Jacques Delors.
Ces appareils pourraient-ils éventuellement soutenir les forces russes ? Le fabricant Dassault n’a pas inclus les missiles dans la vente. « Il est improbable que la Serbie puisse les transférer à la Russie, et que la Russie puisse les exploiter étant donné que la maintenance ne sera pas assurée », assure Xavier Tylteman, rédacteur en chef d’Air et Cosmos.
Ce contrat devrait générer environ 3 milliards d’euros.