La Conférence des évêques de France (CEF) affirme que l’Église, fréquemment critiquée pour avoir essayé de dissimuler des affaires de comportements sexuels répréhensibles, a désormais pris un tournant.
« L’Église n’hésite plus à faire un travail de vérité sur les abus qui auraient pu être perpétrés en son sein », déclare ce jeudi 12 septembre sur 42mag.fr le Père Hugues de Woillemont, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France, suite à la décision de rendre publiques les archives concernant l’Abbé Pierre, accusé d’agressions sexuelles par plus d’une vingtaine de femmes.
Traditionnellement, les archives relatives à la vie privée sont libérées après 75 ans. Sans cette nouvelle mesure, ces documents n’auraient été accessibles qu’en 2082. « Étant donné la gravité des accusations et pour faire toute la lumière, nous avons choisi de lever cette restriction », explique le Père Hugues de Woillemont.
Des archives à la disposition de la justice, des journalistes et des spécialistes
« Il est impératif de mener cette enquête historique pour comprendre les défaillances ayant permis les abus de l’Abbé Pierre, tant du côté de l’Église que d’Emmaüs », affirme-t-il. « Nous avons une responsabilité envers les victimes », insiste-t-il.
Les archives qui seront accessibles à certaines personnes qualifiées, c’est-à-dire des experts, la justice ou des journalistes, comprennent « les divers documents des services et instances de la Conférence des évêques, ainsi que ceux de certaines institutions ou communautés religieuses ». Cette mesure avait déjà été décidée lors de la création de la commission Sauvé, la commission indépendante chargée d’enquêter sur les abus sexuels commis au sein de l’Église.