Franceinfo interroge les citoyens sur ce qu’ils espèrent du nouveau gouvernement dirigé par Michel Barnier. Ce jeudi, la chaîne a donné la parole à deux jeunes chefs d’entreprise. Ceux-ci ont exprimé leurs préoccupations concernant la fiscalité et les frais liés à l’emploi.
Deux jeunes entrepreneurs font part de leurs préoccupations à l’aube de l’annonce du nouveau gouvernement par le Premier ministre Michel Barnier, révélant qu’il sera présenté « la semaine prochaine ». Cécile Colas et Sébastien Worms, à la tête de petites entreprises créées récemment, expriment leurs inquiétudes concernant les aides, la fiscalité des entreprises, et le coût du travail.
Dans un entrepôt en Seine-Saint-Denis, Cécile Colas, fondatrice de Seconde Œuvre, est en pleine activité. « Nous essayons de réutiliser divers matériaux de construction tels que le parquet, les carrelages, et les radiateurs… » explique-t-elle. Sa société, lancée en 2022, intervient lors des démolitions de bâtiments pour réduire les déchets en récupérant les matériaux réutilisables. « Je suis profondément ancrée dans l’économie réelle. Il faut aller sur place, démonter les matériaux, les diagnostiquer, les récupérer, éventuellement les reconditionner et les stocker », énumère la jeune entrepreneuse.
Bien qu’elle approuve certaines initiatives prises par Emmanuel Macron, notamment une loi de 2020 obligeant l’État et les collectivités à acheter un certain pourcentage de produits de seconde main, Cécile Colas se désole de l’absence de réduction de la TVA pour la revente, une mesure réclamée par les acteurs du secteur. « Je pense qu’aujourd’hui ce n’est pas à l’ordre du jour pour le gouvernement, mais pour stimuler certains marchés, des soutiens supplémentaires seraient vraiment nécessaires », souligne-t-elle.
Des préoccupations autour de la fiscalité et du coût du travail
En revanche, elle redoute que les crédits destinés à la transition écologique ne soient affectés par les restrictions budgétaires et que la fiscalité sur les entreprises ne soit alourdie. « Avec toutes les déclarations que nous entendons de la majorité présidentielle et d’autres forces politiques, nous craignons une augmentation de l’impôt sur les sociétés. Les grandes entreprises peuvent faire de l’optimisation fiscale, mais nous n’avons pas le temps pour cela », explique Cécile Colas.
« Je supplie les parlementaires : ‘S’il vous plaît, allégez ce code du travail, c’est un cauchemar' »
Sébastien Worms, chef d’entrepriseà 42mag.fr
Sébastien Worms, qui a cofondé Vitaline en 2016, partage cet avis. Sa société, spécialisée dans la production de boissons et barres de céréales nutritives à faible teneur en sucres, emploie une quinzaine de personnes. Mais son autre préoccupation majeure est : « Pour une start-up comme la nôtre, le premier sujet de préoccupation est le coût du travail. Il y a les difficultés liées à l’embauche, la complexité administrative, les charges sociales… Toute cette accumulation de coûts. Toute simplification serait bienvenue pour nous donner un bol d’air frais. » Cependant, il ne nourrit guère d’illusions quant à un réel changement avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement.