Les déclarations récentes du nouvel occupant du poste de ministre de l’Intérieur ont profondément perturbé Kim Reuflet, qui dirige le Syndicat de la magistrature. Elle souligne que la primauté du droit représente avant tout « une assurance fondamentale pour l’ensemble des citoyennes et citoyens ».
« Il est absurde qu’une personne ayant été législateur et aujourd’hui membre du gouvernement, qui plus est impliqué dans la création des lois, appelle à ignorer l’État de droit », critique lundi 30 septembre sur 42mag.fr Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature, en réagissant aux déclarations de Bruno Retailleau faites dimanche sur LCI et dans le JDD. Le nouveau ministre de l’Intérieur considère que l’État de droit n’est « ni intangible ni sacré », qu’« il consiste en un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs, mais que la source de l’État de droit réside dans la démocratie, et donc dans le peuple souverain ».
« Il n’est pas le premier à tenir des propos aussi alarmants », souligne Kim Reuflet. « Appeler à ne pas respecter l’État de droit, c’est appeler à ne pas respecter les lois que nous avons adoptées tous ensemble », insiste la présidente du syndicat de magistrats. « Une France qui renoncerait à l’État de droit, c’est accepter que l’État ne soit plus soumis au droit et que chacun de nous ne soit plus soumis au droit. En conséquence, cela entraînerait un règne de l’arbitraire », continue-t-elle.
L’État de droit, « c’est le contrat social, le droit à la liberté, à la vie, les droits sociaux, c’est un ensemble de droits inscrits dans notre corpus juridique que nous devons respecter et que l’État doit respecter », ajoute-t-elle, « c’est une garantie pour tous les citoyens ».