À l’époque des multiplexes et des services de streaming, les cinémas de proximité parviennent tout de même à se distinguer. À Mulsanne, une petite commune située au sud du Mans, l’association Cinéambul contribue à maintenir l’activité cinématographique dans cette localité de 5000 âmes. Après avoir fermé ses portes en août, le cinéma a récemment réouvert, et les fidèles spectateurs n’ont pas manqué de venir.
Après un mois de fermeture pour la pause estivale, le cinéma Simone Signoret de Mulsanne, situé dans la Sarthe, a rouvert ses portes le 27 août. Pour marquer cette rentrée, les spectateurs ont pu découvrir Un p’tit truc en plus, une comédie réalisée par Artus, abordant le thème du handicap, qui a déjà réussi à attirer plus de 10 millions de spectateurs. Un choix sûr qui a, sans surprise, attiré les habitués, fidèles à ce lieu de culture où chaque séance est perçue comme un rituel sacré.
« Il y a un côté énergisant, confie une amatrice de cinéma. Partager des rires avec d’autres, vivre le film en même temps que d’autres spectateurs, se rendre compte que nous aimons tous la même chose et que nous ne sommes pas seuls devant notre télé, c’est vraiment unique. »
Le cinéma de quartier joue un rôle essentiel en rassemblant des personnes de tous âges. « Les personnes âgées sortent rarement de chez elles, explique un jeune habitué. Grâce aux petits cinémas comme celui-ci, elles ont une raison de sortir. Il y a vraiment une diversité de public. » « Ce qui différencie ce lieu d’un grand multiplexe, se demande un autre spectateur, c’est que moi qui suis grand, j’ai assez de place pour mes genoux. »
Habitants et élus participent à la programmation
Subventionné par la ville et géré par l’association Cinéambul, le cinéma mise sur les succès de l’été pour remplir les salles. « On avait déjà diffusé ce film en juin, mentionne Martial Le Roy, l’un des quatre projectionnistes et adjoint de direction de Cinéambul. Chaque séance a été un succès. Nous avons une capacité de 196 places, et elles étaient toutes occupées à chaque fois. »
Les recettes du cinéma servent à l’entretien, à l’amélioration des équipements et aux salaires des projectionnistes. La sélection des films est décidée lors de commissions mensuelles auxquelles tout le monde peut participer, qu’ils soient citoyens ou élus. « C’est toujours un moment agréable, dit Martial Le Roy, qui assure aussi l’accueil et la billetterie. Les passionnés partagent leurs choix, et ensemble, nous établissons la programmation. »
Le prix, une arme redoutable contre la concurrence
Avec une douzaine de films projetés chaque mois pour 8 à 9 séances par semaine, en qualité d’image 4K et son en 5.1, le cinéma Simone Signoret n’a rien à envier aux grandes salles. Sa meilleure arme pour attirer les spectateurs reste cependant le prix des billets : 6,20 euros en tarif plein et 5,20 euros en tarif réduit. « C’est exceptionnel, estime le projectionniste du jour. Certes, nous avons les films avec un décalage par rapport aux autres salles, mais cela nous permet de proposer les meilleures programmations possibles. Nous restons à l’écoute de notre public et diffusons les films qu’il souhaite voir. »
Cette formule fait mouche, comme en témoignent les sourires des spectateurs à la sortie des séances. « Formidable, excellente soirée, confie une jeune femme. Chaque année, le cinéma Simone Signoret accueille entre 9 000 et 10 000 spectateurs, un chiffre encourageant pour l’avenir du lieu.