Lors de la projection de son œuvre « Le Dernier Souffle », traitant du sujet de la mort, le cinéaste a saisi l’opportunité pour aborder les autorités publiques sur le thème de l’euthanasie et du soutien aux personnes en fin de vie.
Le cinéaste franco-grec Costa-Gavras, âgé de 91 ans, a demandé mercredi 25 septembre un « courage » politique pour permettre aux gens de « mourir dans des conditions dignes » lorsqu’ils ne peuvent plus continuer, pendant la présentation de son film Le Dernier Souffle au festival de cinéma de Saint-Sébastien, en Espagne.
Selon Costa-Gavras, « les gouvernements devraient avoir le courage – en fait, les politiciens – de créer, en plus des soins palliatifs, des espaces où quelqu’un, lorsqu’il atteint un stade où sa vie ne l’intéresse plus, où son corps ne suit plus, où sa mémoire ne fonctionne plus et où il n’a plus envie de vivre, puisse mourir, déclarer : ‘Voilà, moi, je vais mourir, aidez-moi à mourir dans de bonnes conditions’« , a-t-il exprimé lors d’une conférence de presse.
Avec une distribution impressionnante comprenant Denis Podalydès, Kad Merad et Charlotte Rampling, et adapté d’un livre de Régis Debray et du docteur Claude Grange, Le Dernier Souffle explore les débats philosophiques sur la mort entre un médecin et un écrivain.
Le réalisateur de films engagés comme Z, L’Aveu, et Missing, a souligné mercredi qu’il est « nécessaire » de légiférer sur la fin de vie, « car la population vieillit de plus en plus et nous sommes de plus en plus nombreux. Actuellement, personne n’oserait aller à l’hôpital et dire ‘Aidez-moi à mourir’ car on le mettrait dehors sans ménagement« , a-t-il regretté. « Ce qui compte, c’est de partir avec dignité, pour soi-même et pour ceux qui restent », a-t-il ajouté.
Projet de loi en attente
En France, l’examen du projet de loi très attendu sur la fin de vie, destiné à légaliser le suicide assisté, a été interrompu juste avant le vote et la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.
Ce projet de loi visait à légaliser le suicide assisté et, dans des cas spécifiques, l’euthanasie, en imposant des conditions strictes, tout en évitant les termes explicites, préférant l’expression « aide active à mourir ».
Cependant, le gouvernement de Michel Barnier fait face à une forte opposition à ce texte, qui a déjà mis plus d’un an à se concrétiser. Parmi les principaux opposants figurent le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, issu de la droite conservatrice. Même certains ministres macronistes, comme Astrid Panosyan-Bouvet (Travail), ont exprimé leur désaccord, malgré le fait que l’évolution de la législation sur ce sujet avait longtemps été une promesse du président Emmanuel Macron.