Gérald Darmanin avait initialement prévu de reprendre ses activités politiques le dimanche 15 septembre à Tourcoing. Cependant, suite à sa récente décision de quitter son poste de ministre de l’Intérieur, il a choisi de repousser cette rencontre. Le nouveau calendrier dépendra de l’annonce de la formation du prochain gouvernement.
La rentrée politique, événement convivial autour de saucisses, de frites et de bières, ponctué par un discours de Gérald Darmanin, aura finalement lieu le 29 septembre, et non plus le 15 septembre, comme initialement annoncé fin juillet. Cette modification de date par le ministre de l’Intérieur sortant est due à la parade des champions olympiques prévue à Paris le samedi 14 septembre ainsi qu’à la conjoncture politique. « L’élégance républicaine de base exige de laisser le Président et le Premier ministre se concentrer sur la formation du gouvernement, sans interférer avec ce moment clé », précise son équipe.
Député plaidant pour la revalorisation du travail ?
Lorsque Gérald Darmanin a consulté ses amis députés, ils ont recommandé de reporter la date. Une ministre pense qu’il a pris la bonne décision car « personne ne sait exactement comment les choses évolueront, donc mieux vaut être prudent ». En effet, il sera plus facile pour Gérald Darmanin de déterminer sous quelle casquette il prendra la parole. Un conseiller de l’exécutif explique : « Le ton de son discours différera s’il s’exprime en tant que ministre du gouvernement Barnier ou simple député du Nord défendant une revalorisation du travail ».
Gérald Darmanin souhaite axer son discours à Tourcoing sur les questions sociales, s’inspirant des écrits du sociologue Pierre Rosanvallon et du géographe Christophe Guilluy. « En cette période, chaque mot serait interprété, risquant de faire dire qu’il cherche à se positionner », confie un proche, « mais il souhaite que l’attention soit portée sur ses propositions ». Fin septembre, Gérald Darmanin espère une situation politique plus claire et être fixé sur son propre futur.
Ministre sous le gouvernement Barnier ?
Depuis plusieurs mois, Gérald Darmanin entretient le flou sur son avenir ministériel. Lorsque Gabriel Attal est nommé Premier ministre en janvier, il annonce que sa mission à Beauvau prendra fin après les JO. Fin juin, il exprime sa volonté de siéger au Parlement, convaincu que les enjeux se joueront à l’Assemblée. Cependant, cet été, son désir de quitter l’exécutif semble moins certain. « Il a compris que pour avoir du poids, c’est préférable de posséder un portefeuille ministériel important », plaisante un macroniste. Selon un proche, « une partie de lui pense que c’est la fin d’un cycle, et une autre partie est à la disposition du Président ».
« Le Président souhaite le conserver, déclare une ministre, pourquoi pas au quai d’Orsay ». Gérald Darmanin ne serait pas opposé à occuper le ministère des Affaires étrangères. Au sein de l’ex-majorité, certains ont trouvé amusant de voir qu’il avait publié sur Instagram, cet été, qu’il lisait un ouvrage d’un ancien ambassadeur. Dimanche dernier, Gérald Darmanin a échangé avec Michel Barnier lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, mais « la discussion était très factuelle, axée sur la sécurité des JO » nous dit-on. À ce stade, il est impossible de savoir si Gérald Darmanin figurera sur la liste que le Premier ministre soumettra à Emmanuel Macron.