Michel Barnier achève la rédaction de son discours de politique générale qu’il délivrera mardi devant l’Assemblée nationale. Bien que ne souhaitant pas aller jusqu’à la censure, les partisans de Macron et leurs alliés demandent des assurances.
Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, va refaire surface dans l’arène politique le mardi 1er octobre lors de son discours de politique générale, renouant ainsi avec les émotions et défis des interventions à la tribune de l’Assemblée nationale, 15 ans après sa dernière allocution en tant que ministre de l’Agriculture. Cette fois-ci, il aura face à lui une multitude de députés, mais peu de véritables alliés le soutiendront. Même au sein de son propre camp, la droite est fragmentée, tout comme les macronistes et leurs partenaires du bloc central. Ils scruteront attentivement chaque mot qu’il prononcera.
Pour Michel Barnier, la tension est à son zénith. Il joue sa carrière et tente d’éviter une motion de censure imminente. Ses alliés exclusifs du bloc central ne sont pas non plus en paix, notamment les macronistes qui sont certes dans son gouvernement, mais qui, à l’Assemblée nationale, n’affichent pas toujours un soutien inconditionnel. Le Premier ministre devra composer avec une mosaïque de centristes aux attentes variées, chacun guettant ses démarches de manière critique. L’aile droite pousse pour qu’il ne touche pas aux impôts, comme elle l’a clairement exprimé dans la Tribune Dimanche. Du côté de l’entourage de Gabriel Attal, désormais chef du groupe de l’ex-majorité, on attend une « clarification » de la ligne politique à suivre, pour sortir de l’ambiguïté actuelle. Le MoDem veut aussi des assurances, surtout en ce qui concerne la proportionnelle. Un député insiste : « Les premières personnes à rassurer, ce n’est pas Marine le Pen, ce n’est pas le Rassemblement national, c’est nous ».
Rééquilibrer les débats
Michel Barnier ne devrait pas vraiment redouter une motion de censure de la part du bloc central, si ce scénario venait à se matérialiser, ce serait marginal. « Nous voulons que ça fonctionne », insiste-t-on chez 42mag.fr. Cependant, un député MoDem avertit que si Michel Barnier, avec un gouvernement manifestement penché vers la droite, ne rééquilibre pas les choses, le soutien du MoDem pourrait s’évanouir, entraînant par conséquent l’absence de leurs votes et appuis pour les futurs textes présentés à l’Assemblée nationale. Compte tenu de l’importance des 36 voix du MoDem, il serait difficile pour le nouveau Premier ministre de les ignorer.
Pour l’instant, rien ne transpire sur les propos que Michel Barnier va tenir dans son discours. Le contenu restera très probablement confidentiel jusqu’à mardi à 15 heures. Quelques sources osent penser qu’il ne fera finalement que quelques déclarations générales et qu’il pourra orienter les discussions vers des concertations, une stratégie pour minimiser les risques.