Lundi après-midi, un hommage d’envergure nationale, dirigé par le ministre de l’Intérieur, se tiendra à Nice en mémoire d’Éric Comyn, décédé des suites de ses blessures après qu’un individu a refusé de se soumettre à un contrôle le 26 juillet dernier.
« Cela fait deux ans que je suis porte-parole, et deux années où nous avons régulièrement des collègues qui perdent la vie en mission. Aujourd’hui, nous serons réellement unis par la pensée partout en France », exprime lundi 2 septembre sur franceinfo Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale, alors qu’un hommage national est prévu cet après-midi à Nice, sous la présidence du ministre de l’Intérieur, en mémoire d’Éric Comyn.
L’adjudant faisant partie du peloton motorisé de la gendarmerie a été fatalement heurté il y a une semaine par un automobiliste refusant un contrôle routier sur l’A8, à Mougins, dans les Alpes-Maritimes. Le conducteur, déjà connu des services pour divers délits routiers, était sous l’influence de l’alcool lors de son interpellation. Il a depuis été inculpé pour « meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » et est actuellement en détention provisoire.
En plus de l’hommage national, des cérémonies de recueillement auront lieu dans les préfectures « ce lundi après-midi à 15h30 », précise Marie-Laure Pezant. « Ceux qui le désirent peuvent manifester leur soutien à la gendarmerie », informe la porte-parole.
Un phénomène « d’une ampleur très dangereuse »
Les refus d’obtempérer sont cause de nombreux problèmes pour la gendarmerie nationale. En effet, selon Marie-Laure Pezant, chaque année, « une centaine de gendarmes, voire 150, sont blessés et certains gardent des séquelles si graves qu’ils ne peuvent plus exercer leur métier ». Un rapport parlementaire a indiqué une augmentation de 95% des refus d’obtempérer aggravés (ceux présentant un danger pour l’intégrité physique d’une personne) entre 2012 et 2022. Marie-Laure Pezant qualifie ce phénomène d’« ampleur très dangereuse, contre lequel nous allons redoubler d’efforts ».
Elle rappelle que la gendarmerie a mis en place « des unités spécialisées dans la lutte contre l’insécurité routière », qui reçoivent une « formation approfondie pour exécuter des contrôles de manière sécurisée et réagir face à des comportements déviants et irresponsables ». Les gendarmes effectuant ces contrôles disposent de « chasubles très visibles », se positionnent « dans des zones bien éclairées pour être vus », instaurent « un corridor visant à ralentir les véhicules » et peuvent utiliser une herse. « Notre objectif principal est la sécurité des gendarmes, des personnes que nous contrôlons et des autres usagers de la route », affirme Marie-Laure Pezant.
Enfin, la porte-parole insiste sur l’importance de la prévention pour éviter de tels drames : « Il est crucial de sensibiliser les plus jeunes, adopter une culture de la sécurité routière et inculquer le respect des forces de l’ordre », déclare Marie-Laure Pezant.