Selon des informations recueillies par 42mag.fr, Michel Barnier, récemment nommé Premier ministre, envisage la possibilité de rétablir un ministère de l’Immigration.
« Ma première réaction est celle de la méfiance », a confié Pierre Henry, président de l’association France Fraternités, lundi 9 septembre sur 42mag.fr, à propos de la réflexion du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, sur la réintroduction d’un ministère de l’Immigration, selon les informations obtenues par 42mag.fr.
« J’accueille cette nouvelle avec beaucoup de prudence », précise Pierre Henry. « Nous avons tous en mémoire 2007 », remémore le dirigeant de France Fraternités, évoquant le précédent ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, institué en 2007 sous l’administration Fillon, durant la présidence de Nicolas Sarkozy. Ce ministère était alors conduit par Brice Hortefeux, puis par Éric Besson, avant de disparaître en 2010.
Un retour potentiel « source d’inquiétude »
Pierre Henry exprime son « étonnement de voir cette idée ressurgir ». « La question centrale est de comprendre les intentions », se demande le responsable de l’association. Comment l’administration du ministère de l’Intérieur, qui a pris en charge toutes les fonctions liées à l’immigration depuis 2010, sera-t-elle modifiée, et pour appliquer quelle politique ? » Pierre Henry exprime son « inquiétude » car « beaucoup se demandent si la politique de Monsieur Barnier est en adéquation avec celle du RN ». « L’inquiétude existe parce que le programme de Monsieur Barnier en 2021, durant sa candidature à la présidence au sein des LR, était précis : ‘il faut stopper les régularisations inconditionnelles, supprimer l’AME, et restreindre le regroupement familial' ».
Des réserves quant au contenu d’un ministère de l’Immigration
Le président de France Fraternités témoigne de sa « réserve » et questionne « les intentions politiques » de Michel Barnier ainsi que le « contenu » envisagé pour ce ministère. « Veut-on rétablir un véritable service public des étrangers dans les préfectures afin de permettre aux étrangers en situation régulière, qui peinent actuellement à renouveler leur titre de séjour, d’y parvenir? Souhaite-t-on fournir une aide juridique à travers tout le territoire aux demandeurs d’asile? Envisage-t-on de lutter contre les trafiquants, de sécuriser les frontières extérieures de l’Union européenne, et de concevoir des voies de migration légale? »
Cependant, Pierre Henry constate qu’en l’état actuel des choses, « au vu des politiques actuelles et du climat général en Europe, il est évident que l’immigration est, malheureusement, utilisée comme un marqueur politique pour le présent et les années futures ». Il juge cela comme une « suite de propositions issues des courants populistes ». « Vous comprendrez donc mon extrême réserve », conclut le président de France Fraternités.