Sur les ondes de France Inter, Gérald Darmanin, député du parti EPR, a de nouveau exprimé son désaccord quant à l’idée d’augmenter les taxes.
« C’est au Parlement que reviendra la décision » concernant une éventuelle augmentation des impôts pour les citoyens français, affirme ce lundi 30 septembre sur France Inter Gérald Darmanin, député du Nord affilié à Ensemble pour la République (EPR). Cette déclaration survient à la veille de l’allocution de politique générale du Premier ministre. Ancien ministre de l’Intérieur, Darmanin réitère son désaccord face à l’idée de relever les impôts pour combler le déficit de la France.
« Au Parlement, il n’existe probablement pas de majorité favorable à une hausse des impôts. Le Premier ministre s’est engagé à respecter les Chambres et le débat parlementaire, nous ouvrirons donc cette discussion », affirme-t-il. « Je suis démocrate. Si une majorité émerge, à l’Assemblée et au Sénat, en faveur d’une augmentation des impôts, alors j’accepterai le verdict démocratique », précise-t-il.
« Trahir nos électeurs »
Le gouvernement doit trouver entre 25 et 30 milliards d’euros pour combler le déficit budgétaire de la France. Le Premier ministre Michel Barnier a mentionné la possibilité d’une hausse de la fiscalité. Mais Gérald Darmanin, ancien ministre du Budget, met en garde : « Si nous relevons les impôts, même une seule fois, cela donnera l’impression que la France succombe à ses vieux démons ».
Pour Darmanin, augmenter les impôts serait avant tout « trahir nos électeurs ». Il expressément attire l’attention sur le danger d’une fuite des capitaux : « Dans ma région, dans le nord de la France, beaucoup se dirigent vers la Belgique. Le capital est mobile. Nous ne devons pas répéter les erreurs de l’ISF, de la surtaxe de l’impôt sur les sociétés ou des tranches supplémentaires de l’impôt sur le revenu. Ceux qui possèdent des moyens financiers quittent le pays », explique-t-il.
« Il y a plein de possibilités »
Charles de Courson, rapporteur du Budget, a déclaré ce lundi sur 42mag.fr que le gouvernement devait prioriser « les économies plutôt que l’augmentation des recettes ». Gérald Darmanin abonde dans ce sens en soutenant que « c’est par les économies qu’on y parviendra ». Il propose même de reconsidérer « la réforme de l’assurance chômage » par exemple. « Il y a de nombreuses possibilités », dit-il.
Néanmoins, l’ancien ministre ne s’oppose pas à quelques « ajustements fiscaux ». Gérald Darmanin souhaite « que l’on collabore » pour rectifier « fiscalement, au niveau législatif, les comportements inacceptables » de certains riches « qui peuvent être parfois égoïstes ». Le budget 2025 sera présenté la semaine du 9 octobre au Parlement, avec du retard en raison des élections législatives anticipées.