Plus de six décennies après sa mort, Marilyn Monroe demeure une figure légendaire et beaucoup de spéculations entourent toujours les événements de ses derniers moments. L’écrivain James Ellroy, ayant eu des relations proches avec l’une des personnes présentes lors de cette fatidique nuit, a partagé ses réflexions en rencontrant l’équipe de « 20h30 le samedi ».
Le 5 août 1962, dans son domicile de Los Angeles, Marilyn Monroe fut trouvée sans vie, nue dans son lit, à l’âge de 36 ans. Plus de soixante-deux ans après, le voile de mystère entourant la disparition de la star hollywoodienne reste intact. Suicide, meurtre… chacun a sa propre version des faits. Les équipes de « 20h30 le samedi(Nouvelle fenêtre) » (X(Nouvelle fenêtre)) ont reconstitué, à l’aide de documents, les ultimes heures de l’icône de l’Amérique.
Cette nuit-là, vers 21h30, Marilyn discute au téléphone avec son coiffeur Sydney Guilaroff et lui confie ses relations tumultueuses avec les Kennedy, John et son frère Robert. Alors que John refuse tout contact avec elle depuis un certain temps, elle raconte que Robert Kennedy, en colère, lui a également rendu visite et mis fin à leur liaison. Marilyn exprime son intention de révéler toute l’affaire publiquement et d’organiser une conférence de presse. Elle raccroche ensuite sans dire au revoir.
Fred Otash, un homme aux multiples allégeances
Au cœur de la nuit, c’est son psychiatre, le docteur Ralph Greenson, qui, alerté par la gouvernante de la star, découvre son corps sans vie, une main serrant le téléphone. Avant même l’arrivée de la police, un personnage louche, le détective privé Fred Otash, avait déjà fouillé les lieux.
Ancien policier de Los Angeles, Fred Otash n’avait pas peur de se salir les mains. Depuis quelques mois, il surveillait Marilyn Monroe sous les ordres du mafieux Jimmy Hoffa, qui espérait obtenir des informations compromettantes pour faire pression sur les Kennedy.
James Ellroy, maître du roman noir américain, connaissait bien Fred Otash. Il l’a d’ailleurs réintroduit en tant que protagoniste principal dans son dernier ouvrage Les Enchanteurs (éd. Rivages), y faisant référence à une scène documentée. Cette nuit fatidique, Fred Otash n’était pas là pour espionner mais pour « nettoyer » la maison de Marilyn. Le téléphone sonne : « J’ai décroché après deux sonneries. Une voix avec un accent britannique marmonnait dans mon oreille, je l’ai reconnue. Peter Lawford, il était à moitié saoul et complètement paniqué. (…) C’était une tâche à accomplir dans l’ombre. J’ai pris ma lampe stylo et l’ai coincée entre mes dents. »
Hypothèse de suicide probabiliste
Peter Lawford, étant le beau-frère du président des États-Unis, Otash est appelé chez Marilyn à la demande des Kennedy. La police n’a trouvé aucune trace de ses relations avec John et Robert dans la maison, même pas le petit carnet noir où elle prenait souvent des notes.
Y aurait-il eu une volonté d’éliminer l’actrice ? Anthony Summers, journaliste et expert de l’affaire, qui a consacré trois ans à enquêter sur la mort de Marilyn, ne croit plus à cette hypothèse : « Après toutes ces recherches, je suis revenu au point de départ. J’ai abouti à la même conclusion que le médecin légiste à l’époque : ‘Probable suicide’… »
Extrait de « La dernière nuit de Marilyn », diffusé dans « 20h30 le samedi » le 28 septembre 2024.