Ayant reçu de nombreux prix, cette actrice avait gagné une renommée internationale grâce à son interprétation du professeur McGonagall dans la série de films « Harry Potter ».
Les amateurs de la saga Harry Potter, ainsi que des œuvres de Maggie Smith en général, sont en deuil. L’illustre actrice britannique, âgée de 89 ans, a quitté ce monde, a fait savoir sa famille vendredi 27 septembre. Maggie Smith, connue pour ses performances extraordinaires qui lui ont valu deux Oscars, trois Golden Globes et six Bafta, était adorée par le public pour ses rôles mémorables comme la professeure Minerva McGonagall dans la série des Harry Potter et la comtesse Violet Crawley dans la série télévisée Downton Abbey.
« Elle s’est éteinte paisiblement à l’hôpital tôt ce matin« , ont annoncé ses fils, Chris Larkin et Toby Stephens. « Elle était d’un tempérament très réservé, mais elle a passé ses derniers moments entourée de ses proches et amis. Elle laisse derrière elle deux fils et cinq petits-enfants dévoués qui sont profondément attristés par la perte de leur maman et grand-mère exceptionnelle. »
Célèbre avant tout pour ses rôles dans les films Harry Potter et la série Downton Abbey, qui a également été adaptée en film, sa longue carrière cinématographique compte aussi des œuvres marquantes telles que Mort sur le Nil, Hook ou la Revanche du capitaine Crochet, Sister Act et Gosford Park.
Doublement oscarisée
Margaret Smith, née le 28 décembre 1934 à Ilford, dans l’Essex (sud-est de l’Angleterre), débute sa carrière théâtrale à l’Oxford Playhouse au début des années 1950. Elle intègre ensuite la célèbre troupe du théâtre londonien de l’Old Vic, avant de rejoindre le Royal National Theatre, où elle accumule les succès au côté de son époux, l’acteur Robert Stephens.
Sa percée au cinéma survient dans les années 1960 et elle remporte en 1970 l’Oscar de la meilleure actrice pour sa performance dans Les belles années de miss Brodie. Elle est à nouveau honorée par un Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1979 pour sa prestation dans le film California Hôtel.
Son mariage avec Robert Stephens, marqué par l’alcoolisme, l’infidélité et la dépression de ce dernier, se termine en 1973. Elle divorce en 1975 et se remarie peu après avec le dramaturge Beverley Cross, avec qui elle déménage et travaille au Canada. Artiste polyvalente, elle était respectée pour son sens de l’humour et son exigence artistique, allant parfois jusqu’à une certaine férocité. « C’est vrai que je ne supporte pas les imbéciles, donc ils ne me supportent pas non plus, et c’est pour cette raison que je donne l’impression d’être sévère. C’est peut-être pour cela que je suis efficace pour interpréter des vieilles dames grincheuses », confiait-elle au quotidien britannique The Guardian en 2014.
Vulnérable, féroce et hilarante
Elle avait brillamment incarné la très snob et glaciale Lady Constance dans le film Gosford Park de Robert Altman (2001), dont le scénariste était déjà Julian Fellowes, qui créera par la suite Downton Abbey.
« Elle peut capter en un instant bien plus que ce que beaucoup d’acteurs peuvent transmettre dans un film entier. Elle peut être à la fois vulnérable, féroce, sombre et hilarante et apporte chaque jour sur le plateau l’énergie et la curiosité d’un jeune acteur débutant », soulignait Nicholas Hytner, qui l’a dirigée dans The Lady in the Van (2015).
Maggie Smith avait surmonté un cancer du sein diagnostiqué en 2007 et avait continué à tourner dans le film Harry Potter et le Prince de sang-mêlé (2009) tout en suivant une chimiothérapie. « J’étais chauve comme un œuf », avait-elle révélé au Times en 2009, précisant qu’elle avait dû porter une perruque. Elle était également atteinte de la maladie de Basedow, une affection auto-immune de la thyroïde qui entraîne entre autres un déplacement de l’œil hors de son orbite.
En reconnaissance de sa contribution aux arts de la scène, Maggie Smith avait été nommée dame commandeur (DBE) de l’ordre de l’Empire britannique en 1990 par la reine Élisabeth II, et faite compagnon d’honneur en 2014.