La crise politique sans précédent qui a éclaté en juillet reste irrésolue au début du mois de septembre. Cet événement agit comme un catalyseur pour les membres du Parlement, qui envisagent sérieusement de réformer le système électoral des législatives. L’opinion favorable à l’instauration d’un scrutin proportionnel sera discutée dans un avenir proche.
À l’approche de la rentrée parlementaire, le débat sur la réforme électorale revient en force et ne se limitera pas à la question budgétaire. En effet, la discussion autour de l’instauration d’un système de vote proportionnel pour élire les députés reprend de plus belle. Ce sujet, latent depuis une quinzaine d’années, gagne en clarté. De nombreux acteurs y travaillent, des propositions de loi sont soumises, et, selon des sources de franceinfo, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, va organiser des consultations avec tous les présidents de groupe parlementaire courant septembre.
Face à la situation actuelle, marquée par une sorte d’impasse, il est de plus en plus évident que le système majoritaire ne garantit plus la stabilité politique. On constate qu’aucun parti ne détient la majorité nécessaire pour réformer le pays, et cela ne constitue plus un rempart efficace contre l’extrême droite, dont le poids devient de plus en plus significatif, indépendamment de la méthode de vote. Parallèlement, une grande partie des électeurs, de tous horizons politiques, ressent un profond mépris, ayant l’impression que leur voix ne compte plus réellement.
Simplifier le scrutin pour les électeurs
Un système proportionnel peut se décliner de différentes manières : par département, selon la taille des circonscriptions, etc. Les parlementaires devront donc s’accorder sur le mode de fonctionnement idéal. Si l’on envisage une version simplifiée, cela consisterait en une élection à un seul tour au niveau national, avec une répartition des 577 sièges de l’Assemblée nationale proportionnelle aux résultats obtenus.
Ce modèle vise à rendre les choses plus claires, notamment pour les électeurs. En effet, certains ne comprennent pas pourquoi le Rassemblement national (RN), ayant recueilli environ 10 millions de voix aux dernières législatives, se retrouve avec moins de sièges que le Nouveau Front Populaire. Dans un système proportionnel, cela aurait été différent : au dernier scrutin, le RN, avec 29% des voix au premier tour des législatives, aurait obtenu 198 députés en incluant ses alliés, contre 143 actuellement.
L’importance accrue du compromis
Dans ce nouveau cadre, aucune formation politique n’aurait de majorité absolue, mais toutes les sensibilités seraient représentées. C’est l’argument majeur des défenseurs de la proportionnelle : restaurer la confiance des citoyens. Exit les alliances opportunistes, avance significative uniquement par le compromis.
Pour mettre en place cette réforme, l’urgence est de mise. Certains députés anticipent une possible dissolution de l’Assemblée en juillet, soit dans moins d’un an. En principe, il est interdit de modifier le mode de scrutin dans un délai aussi court. Cependant, une nouvelle loi instaurant la proportionnelle pourrait modifier cette règle, selon des experts en droit constitutionnel. Mais avant tout, les parlementaires doivent s’accorder et un gouvernement doit être désigné pour piloter cette transition.