Lucie Castets n’a pas été choisie par Emmanuel Macron pour occuper le poste de Première ministre. La représentante du Nouveau Front populaire a décidé de prendre du recul avant de revenir à son poste de directrice des finances à la mairie de Paris.
Après avoir eu une présence médiatique soutenue tout l’été, Lucie Castets a décidé de ralentir le rythme des interviews. Elle en est parfaitement consciente, avec la nomination de Michel Barnier à Matignon, ce jeudi 6 septembre, une nouvelle phase politique s’engage. Continuer à parcourir les plateaux de télévision dans l’espoir de devenir Première ministre serait vain. La candidate déçue et irritée du Nouveau Front Populaire (NFP), va donc utiliser les semaines à venir pour récupérer après un été bien chargé : entre les réunions du NFP, les interventions médiatiques, les déplacements, la tournée des universités d’été des quatre partis de gauche, ainsi que ses discussions avec des députés non affiliés au NFP pour forger des alliances. Toutefois, Lucie Castets assure qu’elle reste « disponible pour le Nouveau Front Populaire en cas de chute du gouvernement Barnier ». « La durée de vie de ce gouvernement semble limitée, donc elle peut espérer voir son nom revenir dans les discussions », confie un socialiste. En fait, Manuel Bompard, le chef de file de La France Insoumise (LFI), est catégorique : « Lucie Castets demeurera notre candidate tant que la composition de l’Assemblée ne changera pas. »
Il est certain, en revanche, que Lucie Castets ne retournera pas à son poste à la mairie de Paris, où elle occupait le rôle de directrice financière. Étant toujours fonctionnaire d’État, elle devra faire un choix d’ici à la mi-octobre : soit solliciter un nouveau poste auprès de Bercy, dépendant de l’administration des finances, soit se mettre en disponibilité pour travailler dans une association ou une fondation. Après le tourbillon de la course à Matignon, Lucie Castets demeure hésitante. « L’avenir est encore incertain », dit-elle.
La perspective d’un mandat électif
Dans le camp de la gauche, on imagine bien qu’elle reste dans la sphère politique. « C’est évident qu’elle doit persévérer en politique », « Lucie Castets demeure la voix naturelle du NFP », affirment les écologistes. « Elle a un fort potentiel et peut jouer un rôle important pour la gauche », vante un député socialiste, l’encourageant à briguer une circonscription lors des prochaines élections législatives, car selon lui, « elle ne peut pas continuer à jouer le rôle de leader d’une majorité fictive ». Obtenir un mandat électif lui apporterait une légitimité pour l’avenir. Cependant, Lucie Castets est consciente des défis. Devenir députée implique de choisir un parti, de s’affilier à un groupe, et de renoncer à son indépendance. Elle sait bien que son consensus à gauche cet été tenait, en grande partie, à sa liberté vis-à-vis des partis classiques.