La recherche d’un Premier ministre touche à sa fin. Emmanuel Macron, qui pourrait annoncer cette nomination dès mardi, cherche un leader pour le gouvernement qui ne déclencherait pas un vote de défiance instantané à l’Assemblée nationale.
Emmanuel Macron reçoit, ce lundi 2 septembre, Bernard Cazeneuve, mais aussi Xavier Bertrand, ainsi que les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy. La désignation imminente d’un nouveau chef du gouvernement à Matignon semble pointer à l’horizon, mais la question demeure : s’agira-t-il d’un Premier ministre issu d’une cohabitation ou d’une coalition ? Emmanuel Macron semble viser un mélange des deux.
À l’Élysée, un nouveau terme a même été forgé pour désigner ce concept de « en même temps » : la « coalitation« . D’un côté, le président de la République semble s’être résolu à ne pas choisir un membre de la majorité sortante, ce qui reflète l’acceptation de la défaite de son camp aux législatives. De l’autre, il demande à celui qui deviendra Premier ministre de s’affranchir des frontières de son propre camp pour rassembler plus largement, incluant des voix différentes, même parmi les macronistes.
Un contexte politique inédit
Cette perspective n’est pas sans fondement. Il est vrai que Macron n’aspire pas à voir ses réformes principales balayées par le gouvernement à venir, mais ce n’est pas simplement le souhait du président qui conduit à cette mixité de cohabitation et coalition : c’est la situation politique actuelle. Le Premier ministre a une responsabilité devant le Parlement et sans une majorité absolue, le prochain entrant devra bâtir une coalition. Qu’elle soit déclarée et formelle, avec des ministres issus des différents horizons politiques tels que la gauche, la droite et le centre, ou qu’elle soit seulement tacite, garantissant que la majorité de ces trois groupes n’imposent pas de censure.
Que le Premier ministre sorte des rangs de la gauche avec quelqu’un comme Bernard Cazeneuve, ou de la droite, à l’image de Xavier Bertrand, il devra inévitablement obtenir le soutien, ou du moins la clémence, des 166 députés du bloc central macroniste.