Lors d’une réunion de l’Assemblée générale des Nations unies, l’actrice américaine Meryl Streep a critiqué le traitement des femmes afghanes par les talibans, soulignant l’oppression qu’elles subissent.
« La communauté internationale doit prendre des mesures radicales pour mettre fin à la répression des femmes afghanes par les talibans, lesquelles sont privées de tous leurs droits, même les plus fondamentaux, » ont clamé lundi des Afghanes en exil, bénéficiant du soutien fort de Meryl Streep.
« Aujourd’hui en Afghanistan, un écureuil bénéficie de plus de libertés qu’une fille car les talibans ont interdit l’accès des femmes et des filles aux parcs publics, » a critiqué l’actrice américaine lors d’un échange organisé pendant une réunion « de haut niveau » de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Un oiseau peut chanter à Kaboul, mais pas une fille ni une femme; elles ne peuvent pas chanter publiquement, » a poursuivi Meryl Streep. Elle était présente pour présenter une version abrégée d’un nouveau documentaire intitulé The Sharp Edge of Peace, qui raconte l’implication de quatre dirigeantes afghanes dans les discussions de Doha sur l’avenir de l’Afghanistan, avant la prise de pouvoir des talibans.
« Je pense que si la communauté internationale se mettait d’accord, elle pourrait provoquer des changements en Afghanistan et mettre un terme à la lente oppression de la moitié de la population, » a-t-elle affirmé.
« Un défi mondial contre l’extrémisme »
À la fin des discussions, Asila Wardak, une des responsables du Forum des femmes sur l’Afghanistan, a souligné que la présence des Afghanes aux Nations unies servait à « rappeler à la communauté internationale et aux dirigeants mondiaux que ce combat ne concerne pas uniquement l’Afghanistan ».
« C’est un défi mondial contre l’extrémisme, » a-t-elle déclaré, avertissant que sans intervention, cet extrémisme pourrait se répandre « aux pays voisins et au monde entier ». « Il s’agit donc d’une responsabilité partagée, » a-t-elle affirmé. Elle a également insisté sur l’importance du soutien masculin aux droits des femmes.
Aborder la situation des femmes afghanes cette semaine à New York est un « petit symbole d’espoir » pour ces femmes, a reconnu Fawzia Koofi, ancienne membre du Parlement afghan. « Mais cela ne suffit pas, » a-t-elle ajouté, exhortant à nommer un « envoyé spécial » des Nations Unies pour exercer des pressions sur les talibans.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé que la discrimination contre les femmes nuisait profondément au pays. « La participation et le leadership des femmes ont montré des bénéfices pour la paix et la sécurité, la protection sociale, la stabilité environnementale et bien d’autres domaines, » a-t-il souligné. « L’Afghanistan est confronté à de sérieux défis dans tous ces secteurs. »