Le Premier ministre continue ses pourparlers pour constituer son équipe gouvernementale, pendant ce temps, les Républicains, ayant officiellement approuvé leur implication dans l’exécutif ce mercredi, envisagent déjà d’occuper des positions stratégiques.
Pour la première fois, une date limite est fixée. « La semaine prochaine, nous nommerons un gouvernement », a déclaré Michel Barnier. Cette annonce a été faite par le nouveau Premier ministre le mercredi 11 septembre, juste avant de rencontrer des parlementaires de l’ancienne majorité présidentielle. Une semaine après son entrée en fonction, Michel Barnier semble vouloir accélérer les choses. Cependant, ses proches ont rapidement pris soin de préciser que les propos du Premier ministre relevaient plus d’un « objectif » que d’une promesse ferme.
« Un nouveau chapitre, une nouvelle étape »
Son entourage insiste : aucun échange direct n’a encore eu lieu entre Michel Barnier et les personnes susceptibles d’être nommées ministres. Le nouveau Premier ministre entamera ce week-end des discussions individuelles, que ce soit en personne ou par téléphone. Michel Barnier aspire à du renouveau et ne souhaite pas simplement réaffecter les anciens ministres : « C’est une nouvelle étape, une nouvelle page, et il y aura un nouveau gouvernement. C’est la mission qui m’a été confiée et que j’ai acceptée, donc ce ne sera pas un remaniement. »
Ces déclarations ont été faites mardi après-midi, après une réunion avec des parlementaires d’Horizons. Quand on interroge les proches de Michel Barnier, il apparaît qu’il cherche à diversifier les profils des futurs ministres. Ils expliquent qu’il vise « un gouvernement à la Raymond Barre » : Michel Barnier veut des personnalités expérimentées et compétentes pour les principaux ministères, accompagnées de nouveaux visages pour incarner le changement. Cela pourrait bénéficier aux anciens ministres de droite, comme Catherine Vautrin ou Gérald Darmanin, qui pourrait changer de portefeuille. Mais, « Rien n’est acté », précisent-ils à Matignon.
Michel Barnier a fixé trois critères pour la sélection des ministres. En priorité, la compétence des candidats. Ensuite, l’équilibre territorial, voulant que les élus proviennent de diverses régions. Enfin, les équilibres politiques issus des dernières élections sont également pris en compte.
Une droite républicaine « surreprésentée » ?
Il y aura des représentants des trois partis du camp présidentiel – Renaissance, Horizons et Modem – mais pas nécessairement en proportion de leur poids électoral. On s’attend à ce que Les Républicains obtiennent des postes-clés, ayant accepté de participer au gouvernement Barnier. « Avec un Premier ministre de notre famille politique, nous serons forcément au pouvoir », affirme un élu proche de Michel Barnier. Il estime que la droite républicaine sera « surreprésentée » au sein du gouvernement, bien au-delà de leurs 8 % à l’Assemblée nationale.
Les Républicains se sentent en position de force. Les membres du parti de Michel Barnier envisagent déjà de s’adjuger des postes majeurs dans le futur gouvernement. Ils visent le ministère de l’Intérieur, le ministère du Travail et celui de l’Aménagement du territoire. Laurent Wauquiez, par exemple, montre un vif intérêt pour la place Beauvau, selon plusieurs élus.
En discutant avec les parlementaires, on se rend compte que la liste des ambitions ne s’arrête pas là. La Justice, l’Éducation nationale et même Bercy sont également convoités. Presque tous se disent « à la disposition du Premier ministre ». « Si Michel [Barnier] me sollicite, évidemment j’irai, en sachant bien que cela pourrait être un CDD assez court, mais à un moment il faut être pragmatique », explique un élu apparemment désenchanté par 12 ans d’absence quasi-totale de la droite au gouvernement.