Bien que le nouveau Premier ministre ait assuré qu’il favoriserait l’inclusion dans son prochain cabinet, il semblerait qu’il y ait peu de personnalités de gauche prêtes à rejoindre ce futur gouvernement.
Quelles figures de gauche pour intégrer le futur gouvernement de Michel Barnier ?
Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, intensifie ses consultations avec les différentes forces politiques. Mardi 10 septembre, il s’est notamment entretenu avec les députés du camp présidentiel.
Michel Barnier a promis d’ouvrir sa future équipe à diverses sensibilités politiques. Toutefois, attirer des personnalités de gauche semble être une tâche presque impossible à ce stade. Les élus des partis du Nouveau Front populaire viennent tout juste de reprendre leurs activités parlementaires et ont juré de tout faire pour entraver le futur gouvernement. Le Parti socialiste, par exemple, refuse de rencontrer Michel Barnier dans le cadre de simples consultations tant que le Premier ministre n’aura pas présenté sa déclaration de politique générale.
« Qui se joindra à un navire en perdition ? »
Un proche du Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ironise : « Michel Barnier ne pourra recruter que des has-beens, des personnalités de seconde catégorie à gauche ». Une élue écologiste se demande : « Qui serait assez fou pour embarquer sur le navire en perdition de la macronie ? » Un cadre communiste ajoute : « On va nous imposer des personnalités vaguement de gauche ».
Alors, qui pourrait représenter la « jambe gauche » du gouvernement de Michel Barnier ? Même parmi les opposants d’Olivier Faure au sein du PS, personne n’est prêt à rejoindre un gouvernement dirigé par Michel Barnier, qui a toujours évolué dans le camp de droite. C’est le cas, par exemple, du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et de celle de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, qui ont clairement dit non.
Le refus est également net chez les anciens premiers ministrables de cet été, tels que Bernard Cazeneuve ou Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen. Bouamrane considère qu’avec Michel Barnier, il n’est plus question de compromis mais de compromission, et entend bien lui faire opposition.
« Le braquage du siècle »
Il y a également les anciens ministres qui, jusqu’à présent, n’ont pas été approchés par l’équipe de Michel Barnier. Parmi eux, l’ancien ministre de l’Économie Arnaud Montebourg, sous François Hollande. Lorsqu’on lui demande s’il serait prêt à rejoindre Michel Barnier, sa réponse est claire et sèche : « Arrêtez de rêver. » Quant à l’ex-Premier ministre Manuel Valls, toujours en quête d’un retour, il assure au téléphone qu’il ne ferme aucune porte.
Une députée d’Europe Ecologie-Les Verts est convaincue que « le futur gouvernement sera donc de droite ». Les consultations avec les forces de droite semblent en effet plus fluides. Un conseiller de droite estime qu’au moins un tiers du futur gouvernement sera issu des Républicains. « C’est le braquage du siècle,” s’exaspère une figure du camp présidentiel. « Ils accèdent au pouvoir alors qu’ils ont fait 7 % aux européennes et 6 % aux législatives. »