Presque deux mois se sont écoulés depuis les élections législatives, et le président a finalement choisi ce politicien de droite pour prendre la relève de Gabriel Attal.
L’attente était devenue insoutenable, mais le nuage de mystère s’est enfin dissipé. Alors que des noms tels que Lucie Castets, Thierry Beaudet, Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand ou encore David Lisnard étaient murmurés comme potentiels successeurs à Matignon, Emmanuel Macron a finalement tranché en faveur de Michel Barnier, âgé de 73 ans, pour prendre le relais de Gabriel Attal. Cette nomination a été officialisée par l’Élysée le jeudi 5 septembre.
Personnalité influente du parti Les Républicains, Michel Barnier a servi en tant que ministre sous trois présidents : François Mitterrand (lors de la cohabitation), Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Il a également exercé deux fois le mandat de commissaire européen. Franceinfo retrace le parcours de cet homme politique qui s’apprête à constituer un nouveau gouvernement, deux mois après le second tour des législatives anticipées.
Un Savoyard rompu aux arcanes des ministères
Michel Barnier s’est impliqué très tôt en politique. En 1978, il est élu député de Savoie pour la première fois, devenant à 27 ans le plus jeune membre de l’Assemblée nationale. Lors de la cohabitation qui voit Édouard Balladur devenir Premier ministre sous François Mitterrand de 1993 à 1995, Barnier est nommé ministre de l’Environnement.
Après l’élection de Jacques Chirac à la présidence, Barnier est nommé ministre délégué aux Affaires européennes de 1995 à 1997. Il revient ensuite en 2004 au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2005. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il occupe le poste de ministre de l’Agriculture et de la Pêche de 2007 à 2009.
Président du conseil général de Savoie pendant dix-sept ans, Michel Barnier est également reconnu pour avoir porté avec succès la candidature d’Albertville aux Jeux olympiques d’hiver de 1992, en partenariat avec le triple champion olympique Jean-Claude Killy. Franceinfo l’avait interviewé cet été à propos du secret autour du nom du porteur de la flamme olympique.
Un fervent Européen qui a orchestré le Brexit
Le natif de Savoie occupe également une place de choix au sein de l’Union européenne. En 1999, il devient commissaire européen pour la politique régionale, un poste qu’il gardera plus de quatre ans. De 2010 à 2014, après six mois en tant que député européen, il est nommé commissaire européen au marché intérieur et aux services.
Michel Barnier est ensuite désigné par Jean-Claude Juncker, alors président de la Commission européenne, pour être le négociateur en chef du Brexit en 2016. Sa mission se termine le 24 décembre 2021 après la conclusion d’un accord avec le Royaume-Uni.
Il avait alors confié à France 2 : « La France me manque. Ce pays traverse une situation complexe, avec beaucoup de difficultés, d’injustices et un manque de respect généralisé. Je pense que notre pays a besoin de toutes les énergies disponibles, et je suis prêt à apporter la mienne. »
Un homme de droite fidèle à ses idéaux
Que ce soit au sein de l’UDR, du RPR, de l’UMP ou des Républicains, Michel Barnier a toujours été loyal à la famille gaulliste. En 2021, il refait surface dans la vie politique en se présentant à la primaire des Républicains en vue de l’élection présidentielle de 2022. Son programme comprenait notamment un « moratoire » sur l’immigration.
Il se place troisième lors du premier tour avec 23,9% des voix, derrière Éric Ciotti et Valérie Pécresse, et est ainsi éliminé de la course. Cette nouvelle nomination comme Premier ministre constitue donc une nouvelle étape dans son long parcours politique.