Le parti d’extrême droite a lancé des menaces de censure directe à l’encontre de Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, et pourrait à tout instant renverser le futur gouvernement grâce à l’appui du NFP.
Suite à la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre, Jordan Bardella, le chef du Rassemblement national, et Marine Le Pen, présidente de leur groupe parlementaire, ont exprimé, jeudi 5 septembre, que leur parti évaluera le nouvel occupant de Matignon en fonction de son « discours de politique générale » avant de décider s’ils opteront pour une motion de censure. Cette posture diffère des précédentes prises de position du parti d’extrême droite vis-à-vis des potentiels chefs de gouvernement.
Le RN, en collaboration possible avec le Nouveau Front populaire, menaçait autrefois de censurer de manière immédiate des candidats comme Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand. Cette fois-ci, le parti annonce qu’il « jugera sur pièces », a affirmé Jordan Bardella sur X.
« Nous militerons pour que les principales préoccupations des Français, à savoir le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration, soient enfin abordées. Nous nous réservons la possibilité d’agir politiquement si ces questions ne sont pas traitées dans les semaines à venir », a-t-il ajouté.
Après une attente interminable, indigne d’une grande démocratie, nous prenons acte de la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre d’Emmanuel Macron.
Les 11 millions d’électeurs du Rassemblement National méritent le respect : c’est notre exigence première.
Nous…
— Jordan Bardella (@J_Bardella) 5 septembre 2024
De son côté, Marine Le Pen a déclaré sur LCI que Michel Barnier « semble au moins remplir le premier critère que nous avions demandé, à savoir être une personne respectueuse des différentes forces politiques et capable de dialoguer avec le Rassemblement national, qui est le principal groupe de l’Assemblée nationale, de la même manière qu’avec les autres groupes ». Elle a ajouté : « Nous attendons de voir le contenu du discours de politique générale de monsieur Barnier ainsi que la manière dont il gérera les compromis nécessaires pour le prochain budget », réitérant par ailleurs son exigence de « modifier le mode de scrutin » pour intégrer la proportionnelle.
D’autre part, François Hollande, ancien président et député socialiste, a dénoncé, lors de la foire de Châlons-en-Champagne (Marne), que « la quasi-certitude » que si Michel Barnier a été choisi par le président Macron tient au fait que « le RN, précisément l’extrême droite, a donné une forme de quitus ». « Je crois qu’il devra s’expliquer devant l’Assemblée », a-t-il ajouté.