Le dispositif de péage « sans barrière » élimine les arrêts le long du parcours, mais il nécessite un règlement différé. Déjà en application dans diverses nations, ce système commence à se développer progressivement en France, avec en particulier l’axe Paris-Normandie qui l’appliquera entièrement à partir du mois de décembre.
Depuis le 19 juin, les automobilistes empruntant l’A14 en Île-de-France ont vu l’apparition de nouveaux panneaux tels que « péage à flux libre » ou « payez votre péage sous 72h ». Grâce à ce système, ils n’ont plus à s’arrêter aux barrières de péage. Ce modèle de péage, appelé « à flux libre », est déjà en vigueur au Portugal et pour le péage urbain de Londres.
L’avantage majeur de ce système est l’élimination de l’arrêt imposé par les barrières de péage. Sur l’A13, qui relie Paris à la Normandie et qui adoptera ce système en décembre, cela permettra de gagner entre 30 minutes et une heure lors des week-ends de départs en vacances, selon Joselito Bellet, l’un des responsables du projet de péage à flux libre chez Sanef.
Comment s’acquitter du péage ?
En France, la Sanef, responsable de l’axe Paris-Normandie, expérimente ce système depuis 2019 à l’est, sur un échangeur de l’A4, et depuis novembre 2022, le péage à flux libre est opérationnel sur les 88 kilomètres de l’A79, gérée par le concessionnaire Aliae.
« Le péage reste en place, mais les arrêts aux barrières de péage, comme on les connaissait depuis des décennies, disparaissent entièrement. »
Joselito Belletà 42mag.fr
Le nouveau système introduit des modalités de paiement inédites. Pour les abonnés au télépéage, rien ne change : le portique détecte le badge installé sur le pare-brise et une facture est envoyée mensuellement. Pour les utilisateurs occasionnels, il est impératif de s’acquitter du péage sur le site du concessionnaire dans les 72 heures suivant leur passage.
Il existe une option permettant de créer un compte et d’enregistrer ses coordonnées bancaires pour un prélèvement automatique, ou simplement recevoir une notification lorsqu’un trajet doit être payé. Pour ceux préférant payer en espèces, ils peuvent se rendre dans l’un des 10 000 points de vente Nirio de la Française des Jeux. Dans tous les cas, le numéro de plaque d’immatriculation permet de retrouver le trajet et le montant à payer.
Ce nouveau système ne fait pas l’unanimité, notamment parmi ceux qui n’ont pas remarqué la signalisation et n’ont pas réglé leur trajet en ligne. « En cas de non-paiement dans les 72 heures, un avis de paiement est envoyé au propriétaire de la plaque d’immatriculation. Il s’agit d’un courrier postal informant du montant du péage à payer avec une majoration de 10 euros si payé dans les deux semaines, ou de 90 euros si payé dans les deux mois » explique Joselito Bellet.
« Pour une première infraction, un nouveau délai est accordé pour régler le péage sans majoration. »
Joselito Belletà 42mag.fr
D’anciens employés de péage pour renforcer le système
Lorsque des doutes surviennent à propos de la taille du véhicule, une plaque d’immatriculation étrangère ou endommagée, c’est l’intervention humaine qui est requise. « Mon rôle est de vérifier que la plaque d’immatriculation détectée par le portique est correcte. Je vérifie la plaque, le pays d’origine, car certains pays ont des systèmes similaires, et la classe du véhicule selon sa taille, puis je valide » explique Estelle Pitette, manager du service clients pour le flux libre chez Sanef.
Des anciens employés des barrières de péage ont rejoint ce service, qui devrait compter entre 200 et 250 personnes quand le système sera pleinement opérationnel sur l’A13. « Leur expertise est véritablement précieuse » se réjouit Joselito Bellet. Ils sont également chargés de répondre aux nombreuses questions des utilisateurs face à ce nouveau système.