À l’approche du discours de politique générale du chef du gouvernement, le parlementaire et ex-ministre du Budget estime que l’introduction de nouvelles taxes temporaires ne serait pas bénéfique pour les finances publiques. Il préconise plutôt la mise en œuvre de réformes structurelles.
Eric Woerth critique les solutions fiscales proposées par le nouveau Premier ministre
« Une solution qui passe par les impôts est une solution vouée à l’échec », affirme Eric Woerth, député de Ensemble pour la République (EPR), lors de son intervention sur 42mag.fr, le lundi 30 septembre. Cette déclaration arrive à la veille du discours de politique générale de Michel Barnier. Le tout nouveau Premier ministre avait mentionné, après sa désignation, la possibilité d’une contribution « exceptionnelle et temporaire » de « ceux qui en ont les moyens » pour aider au redressement des finances publiques. Cependant, pour Eric Woerth, également membre de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, ces interventions « ne peuvent pas être temporaires car le problème réside dans le déficit structurel des finances publiques françaises ».
Un niveau de prélèvements déjà trop élevé en France
Eric Woerth insiste : « La France est le pays qui prélève le plus », ce qui rend ces mesures inefficaces. « Lorsque l’on analyse les trois dernières décennies, tous les dix ans, la France augmente son niveau d’emprunts de 1 000 milliards », poursuit l’ex-ministre du Budget et du Travail sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Pour lui, cette situation est principalement attribuable « à la diminution de certaines recettes fiscales, comme la TVA, qui est difficilement prévisible, ainsi qu’à certaines augmentations de dépenses ».
Pour une refonte du système de dépenses publiques
Le député de l’Oise appelle ainsi à « revoir ce système de dépenses publiques français » dans divers secteurs, dont la Sécurité sociale et l’État, sans oublier, « dans une moindre mesure », les collectivités territoriales. Eric Woerth milite pour instaurer « une nouvelle approche des finances publiques françaises » de manière durable. « Si c’est pour financer des dépenses de fonctionnement, il faut impérativement se concentrer sur la réduction des coûts », conclut-il.