L’ancienne candidate à l’élection présidentielle, ainsi que 24 autres individus, sont accusés d’avoir mal utilisé des fonds provenant du Parlement européen afin de rémunérer des employés affiliés à leur parti.
Près d’un an après les élus du Modem, c’est désormais autour de 27 membres du Rassemblement national, incluant Marine Le Pen, de se présenter à partir du lundi 30 septembre, devant le tribunal correctionnel de Paris. La justice leur reproche la mise en place d’un système de détournement des fonds européens entre 2004 et 2016. Les fonds destinés aux assistants parlementaires auraient été utilisés pour payer des cadres et autres employés du parti pour un montant total de sept millions d’euros.
À l’instar des dirigeants du parti, l’affaire semble ne pas perturber les électeurs du RN, particulièrement en périphérie de Lyon, où le parti enregistre ses meilleurs résultats.
À Saint-Bonnet-de-Mure, le procès en cours n’influence pas les électeurs de la députée RN, Tiffany Joncour, qui y a récolté 63 % des voix au second tour des législatives. « Il y a beaucoup de politiciens qui ont été condamnés », déclare un résident. « Tout le monde fait pareil, » poursuit un autre. Ils sont tous plus ou moins impliqués dans des magouilles. »
« C’est monsieur Bardella qui reprendra le flambeau »
Ces sympathisants du RN semblent confiants quant à l’issue du procès. « Cela va être embêtant pour eux, c’est tout. Mais ils ne seront pas condamnés, prédit l’un d’eux. À mes yeux, il n’y a aucun mal. Point barre. » Et un autre ajoute : « Pour moi, il n’y a aucune inquiétude. Ils pourront bien se défendre, pas de souci. » Certains expriment une nuance : « Il est nécessaire que la vérité soit établie. Si Marine Le Pen est coupable, la justice doit faire son travail. »
Et si Marine Le Pen se trouvait condamnée à une peine d’inéligibilité avant la présidentielle ? « Ce n’est pas ça qui va me détourner de mon choix. Si elle est inéligible, Bardella est toujours là, et il tient la route. Mon vote ira toujours au Rassemblement national », conclut un électeur, rejoint par d’autres : « Monsieur Bardella reprendra le flambeau », « Quelqu’un d’autre se présentera, le petit Jordan », « Ce serait dommage, mais je voterai toujours Front national, donc Bardella ». Et un autre de conclure : « Eux seuls peuvent remettre de l’ordre, nous leur restons fidèles. »