Pendant une décennie, dans leur maison de Mazan, située dans le Vaucluse, un homme administrait des substances anxiolytiques à son épouse avant de la soumettre intimement à des étrangers. Un procès exceptionnel s’est ouvert le lundi 2 septembre, avec 51 personnes poursuivies pour viols aggravés.
Une femme meurtrie par l’horreur s’avance devant la cour criminelle du Vaucluse, entourée de sa fille et du soutien indéfectible de sa famille, tous unis dans une même douleur silencieuse. C’est un procès exceptionnel qui se déroule, où cinquante et un hommes sont accusés de viols aggravés sur cette mère de famille. Son calvaire avait commencé avec l’ingestion involontaire de médicaments administrés par son propre mari. Pendant une décennie à leur domicile de Mazan (Vaucluse), Dominique P., aujourd’hui âgé de 71 ans, administrait à son insu des anxiolytiques à sa femme pour la livrer ensuite sexuellement à des inconnus, contactés via un site internet désormais fermé. Le mari enregistrait ces actes contraints sur vidéo.
La victime n’a pas souhaité le huis clos
Près de soixante-dix individus auraient été impliqués, et cinquante seront jugés en plus de l’accusé principal. Ce dernier admet l’intégralité des faits et ne cherche pas à se justifier, affirme son avocate. On estime que 92 viols ont été perpétrés sur Gisèle P., par des hommes âgés de 22 à 70 ans de divers horizons sociaux. Malgré la gravité du dossier, la victime n’a pas souhaité demander le huis clos pour les audiences.