Un profil technique serait-il préférable, ou plutôt un profil politique ? Emmanuel Macron continue, ce mercredi, sa recherche de la personne idéale pour diriger le gouvernement. Parmi les pistes envisagées, l’idée de former une coalition avec les Républicains reste sur la table.
Le mercredi 4 septembre marque 50 jours sans Premier ministre en exercice. Une nouvelle piste commence néanmoins à se dessiner. Emmanuel Macron pourrait-il envisager de sceller une alliance avec les Républicains pour nommer un Premier ministre issu de leurs rangs, tel que Xavier Bertrand ?
Nicolas Sarkozy plaide activement pour cette solution depuis les élections législatives de juin 2022 et redouble de ferveur ces derniers jours. Ce scénario gagne en soutien au sein de la droite, avec des figures comme Édouard Philippe en tête. En effet, l’ancien Premier ministre a saisi l’opportunité de cette période d’incertitude pour officialiser sa candidature à la présidentielle dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Point. Il souhaite apparaître comme un pilier stable et le leader naturel d’une éventuelle coalition entre la droite et le centre à l’approche de la prochaine élection présidentielle, que ce soit en 2027 ou avant. Selon ses mots, bien qu’un Premier ministre de droite soit nécessaire dans le contexte politique actuel, cette nécessité découle de ce que Nicolas Sarkozy qualifie de « France de droite comme jamais » en analysant les résultats des élections européennes de juin et des législatives de juillet. Mais cette affirmation mérite un débat.
Il est vrai que l’extrême droite a dominé tant les européennes que le premier tour des législatives. D’ailleurs, une vaste enquête d’Ipsos publiée par Le Monde révèle que le rejet de l’immigration demeure le principal facteur motiver des électeurs du Rassemblement National (RN), et que les préoccupations sécuritaires restent prépondérantes. Au Parlement, les 166 membres survivants du bloc macroniste ont une inclinaison marquée vers la droite. De plus, depuis 2022, de grandes réformes telles que celle des retraites ou les lois sur l’immigration ont progressivement été validées par une majorité parlementaire de droite.
Des aspirations sociales exprimées lors des législatives
Il serait logique, en apparence, de désigner un Premier ministre de droite, respectant ainsi une politique de droite. Néanmoins, la situation est bien plus complexe. En premier lieu, à l’Assemblée, bien qu’il n’y ait pas de majorité absolue, le groupe de gauche reste le plus représenté en députés. La droite républicaine, quant à elle, subit un record de sous-représentation avec seulement 47 députés dans toute l’histoire de la Ve République ! De plus, les électeurs ont exprimé de nombreuses attentes sociales, notamment sur le pouvoir d’achat et la révocation de la réforme des retraites. En réalité, le principal message du second tour des législatives a été le rejet clair par une majorité de Français de l’idée de voir le RN accéder au gouvernement. Le défi « en même temps » qui attend le futur Premier ministre – et peut-être un candidat de droite tel qu’Édouard Philippe – sera de reconquérir les électeurs du Rassemblement National sans pour autant s’associer à ses dirigeants, en vue des élections de 2027.