L’expert en études islamiques d’origine suisse, après avoir été innocenté lors du premier procès, rejette fermement toute allégation d’inconduite sexuelle.
Tariq Ramadan a été condamné en appel en Suisse pour viol et contrainte sexuelle à une peine de trois ans de détention, dont un an ferme, a annoncé mardi 10 septembre la justice genevoise. Ce verdict intervient après l’acquittement de l’islamologue suisse lors du premier jugement.
La chambre pénale d’appel et de révision « annule le jugement rendu par le tribunal correctionnel le 24 mai 2023 en reconnaissant Tariq Ramadan coupable de viol et de contrainte sexuelle pour presque tous les faits reprochés », a déclaré la Cour de justice de Genève, confirmant une information relayée par la télévision publique suisse RTS. Elle « condamne Tariq Ramadan à une peine de trois ans de prison, dont une année ferme ».
L’« emprise » de Tariq Ramadan sur la victime
« Ces événements ont eu lieu à Genève dans la nuit du 28 au 29 octobre 2008, période durant laquelle la plaignante a subi un viol et d’autres actes de nature sexuelle », précise la justice. Les parties ont renoncé à une lecture publique du jugement, il leur a donc été communiqué par courrier. La décision, datée du 28 août, peut faire l’objet d’un recours dans un délai de 30 jours devant le Tribunal fédéral, la plus haute juridiction de la Confédération suisse.
Le procès en appel s’est déroulé fin mai à Genève. Le procureur avait requis trois ans de prison, dont la moitié en régime ferme, évoquant la notion d’« emprise » exercée par Tariq Ramadan (62 ans), assimilée à un « syndrome de Stockholm » chez la victime. Tariq Ramadan nie tout comportement sexuel reprehensible et avait sollicité l’acquittement.
L’islamologue suisse est également concerné par une autre affaire en France. En juin, la cour d’appel de Paris a confirmé le renvoi de Tariq Ramadan devant la cour criminelle départementale pour trois des quatre viols dénoncés, qui auraient été commis entre 2009 et 2016.